Introduction
Quel bonheur de partager un bon repas en famille ou entre amis ! Quel délice de voir une belle table dressée avec des mets appétissants et dans l'abondance du choix et des saveurs !
Pour la plupart d'entre nous, la question que nous nous posons en rentrant le soir à la maison est : "Qu'est ce qu'on mange ?"
Mais pour d'autres personnes moins chanceuses, la question est : "Est-ce que je vais pouvoir manger ?"
Nous savons tous l'importance que revêt la nutrition. Il s'agit là d'un besoin vital mais qui est loin d'être comblé pour certaines personnes.
En 2008, c'est 17% de la population mondiale qui souffre de la faim... Au total, 920 millions de personnes dans le monde s’endorment le ventre vide chaque soir...
Nous ne pouvons pas rester indifférents ou nier les images de photos d'enfants en Afrique qui ont le ventre gonflés et le regard vide... mais quand est-il des personnes autour de nous, dans nos sociétés industrialisées, développées, où les supermarchés regorgent d'abondance et de richesses ?
La pauvreté est sous nos yeux... mais nous ne voulons pas la voir.
Des gens autour de nous n'ont pas assez à manger... mais nous préférons l'ignorer.
La détresse humaine est à notre porte... mais nous ne voulons pas l'affronter.
Il est important de se sensibiliser au problème d'accès à une nourriture suffisante et nutritive en tout temps des gens qui nous entourent car notre réalité économique peut être cruelle pour certains. Les difficultés économiques, le chômage, l'endettement, la maladie, les hausses du coût de la vie et la baisse du pouvoir d'achat, etc., font que certaines personnes peuvent se trouver temporairement, ou pour une longue période, dans une situation où le fait même de simplement pouvoir se nourrir (et nourrir sa famille) devient une difficulté majeure, une préoccupation quotidienne.
Quoi de plus difficile et douloureux quand on est en très grande difficulté de voir des magasins remplis abondamment de nourriture et de ne pas pouvoir y avoir accès...
Quelque soit le pays où nous nous trouvons dans le monde, les banques alimentaires sont non seulement nécessaires, mais absolument indispensables.
Les banques alimentaires existent et peuvent remplir leur mission grâce à la fraternité et l'entraide, grâce à NOTRE générosité.
Cet article fera référence à des données statistiques qui sont propres au Canada et plus particulièrement au Québec ou à Montréal (pour référence, Montréal est une ville qui comptait 1 620 693 d'habitants en 2006), mais la réalité décrite est malheureusement la même partout... et il est important de se rappeler que nous pouvons tous, chacun individuellement ou collectivement, faire quelque chose.
"Partage
ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile;
Si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable."
Isaïe 58:7
Le principe des Banques Alimentaires
Selon la définition dans la charte de la Fédération française des banques alimentaires, les "banques alimentaires collectent, gèrent et partagent des denrées alimentaires pour aider l'homme à se restaurer. Leur action se fonde sur la gratuité, le don, le partage, le bénévolat et le mécénat."
Les banques alimentaires fonctionnent sur le principe du partage et donc de la redistribution.
Les banques alimentaires ne s'attaquent pas au problème de la faim dans le monde, mais oeuvrent activement à aider à l'accès à la nourriture qui se pose dans des sociétés développées ou l'abondance est partout... mais pas pour tous.
Nous sommes souvent sensibilisés aux grands problèmes de famine dans certains pays en voie de développement, mais nous ne pensons que trop peu aux personnes qui vivent dans notre propre pays, dans notre propre région, dans notre propre ville... bref des personnes qui vivent autour de nous.
Pourquoi ?
Parce que la précarité, le manque d'argent, la difficulté ou l'impossibilité de faire une épicerie pour répondre à nos besoins de base sont des aspects "cachés" dans notre ville...
Nous avons honte de ne pas être à la hauteur des attentes et des critères de référence de notre société. La marginalisation fait encore peur.
Mais aussi, d'une façon externe, on peut avoir un foyer, travailler, avoir des enfants qui vont à l'école, bref, sembler avoir une vie "normale", et pourtant manquer cruellement d'argent pour répondre aux besoins vitaux de sa famille. Il est possible de ne pas se rendre compte qu'une famille manque de nourriture, doit faire passer son loyer, ses factures d'électricité, les soins médicaux, etc., avant le fait de pouvoir se nourrir convenablement et suffisamment.
Selon Statistique Canada, en 2001, 515 000 Montréalais (soit 29%) vivent avec un "faible revenu". On entend par personnes à faible revenu, les personnes qui dépensent au minimum 54,7% de leur revenu pour subvenir aux dépenses de biens fondamentaux, comme se loger, se nourrir et s'habiller (ou pour un couple : un revenu annuel inférieur à 22 964$ et pour une famille de 4 personnes : un revenu annuel inférieur à 34 572$).
Il est à noter que, pour un travailleur percevant le revenu minimum, cela signifie aussi être à faible revenu (une personne seule au salaire minimum perçoit seulement 87% du seuil de faible revenu !).
Cela veut dire qu'à Montréal, près d'1/3 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté... 1 personne sur 3 ! Nous rencontrons donc, chaque jour, dans notre vie de tous les jours, plusieurs personnes qui manquent d'argent, qui vivent dans la précarité, qui certainement souffrent... qui ont des difficultés pour faire leur épicerie et qui peut-être fréquentent ou pourraient être amenées à fréquenter des banques alimentaires.
Ces personnes nous les côtoyons chaque jour et peut être que nous les connaissons : un voisin, un collègue, un ami ou un membre de notre famille. Peut-être nous sommes nous trouvés nous aussi un jour dans cette situation difficile...
Les statistiques montrent que les personnes qui fréquent les banques alimentaires sont dans une très grande détresse financière et sociale. Elles le font en dernier recours, et leur revenu est souvent 50% ou moins du seuil minimal du faible revenu, du seuil de pauvreté...
Le visage de la pauvreté
La pauvreté a malheureusement un visage : celui des femmes, des familles mono-parentales et des enfants.
Selon Statistique Canada en 2001 et pour Montréal, province de Québec au Canada : |
29% des Montréalais vivent en dessous du seuil de pauvreté |
Les hommes ont un salaire moyen de 33 920$, soit 47% supérieur à celui des femmes de 23 045$ |
57,7% de familles monoparentales dirigées à 84% par des femmes |
Les enfants de 0 à 5 ans représentent le groupe d'âge le plus pauvre (37,8%)... Reflet de la pauvreté de leurs parents |
La proportion des familles pauvres avec des enfants de - de 18 ans est de 31,6% |
Le taux de pauvreté des enfants au canada est de 15,6% en 2001 |
D'autres statistiques effrayantes pour Montréal : |
Le 18 août 2004, la Présidente de la Commission scolaire de Montréal sonnait l’alarme en dévoilant que le tiers des élèves de la Commission scolaire de Montréal vit sous le seuil de pauvreté soit 28 000 des 78 000 élèves de la formation scolaire générale. De plus, sur l’ensemble de l’île de Montréal, 34,9 % des enfants viennent de milieux défavorisés confirmant ainsi la gravité de la situation à Montréal... |
En 2000, les 18 à 24 ans sont au 2e rang des personnes vivant sous le seuil de faible revenu (37,4 %) |
Le taux de personnes âgées (+ de 65 ans) vivant avec un faible revenu est de 31 % en 2001 |
L'insécurité alimentaire
L'insécurité alimentaire c'est lorsqu'une personne n'a plus accès en tout temps à une alimentation suffisante et nutritive.
Il est difficile de mesurer le nombre de personnes qui sont en insécurité alimentaire, mais les statistiques des banques alimentaires sont alarmantes et très inquiétantes.
Selon Statistique Canada en 2001 et pour Montréal, province de Québec au Canada : |
Selon
l'Association canadienne des banques alimentaires, les banques alimentaires auraient doublé leur nombre d’utilisateurs et d’utilisatrices entre 1989 et 2001 |
Une enquête de Santé Québec effectuée en 1998 révélait que 8,3 % des familles québécoises vivent l’insécurité alimentaire |
Montréal
se situe au 2e rang des villes canadiennes où l’insécurité alimentaire
touche
16,2% de la population de 12 ans et plus... Soit une personne sur 6 |
Les banques alimentaires ont faim !
Les banques alimentaires ont de plus en plus de mal à remplir leur mission et à répondre aux demandes toujours plus nombreuses de personnes en difficulté.
En effet, les prix des produits alimentaires augmentent et de plus en plus de familles ont bien du mal à faire leur épicerie. La crise économique n’aide pas non plus car les gens sont moins portés à donner de la nourriture quand les temps sont difficiles pour eux aussi. Mais il s'agit pourtant du moment où les moins fortunés ont le plus besoin d'aide !
Bref, les dons n’augmentent pas au même rythme que la demande…
Nous avons un devoir de partage car la vie et l’amour ne sont possibles que grâce à une succession de gestes d’entraides. Aujourd’hui nous sommes dans l’abondance et demain nous aurons peut être nous aussi besoin d’aide.
Pensez à faire un geste en apportant des denrées non périssables aux banques alimentaires !
Souvent, face aux grands problèmes dans le monde (changement climatique, écologie, guerres, dictatures, tortures, etc.), nous nous sentons très impuissants et ne savons pas trop quoi faire. Il est cependant merveilleux de constater que, pour un problème aussi vital que l'accès à la nourriture, nous pouvons poser des gestes concrets qui auront un impact majeur pour des personnes de notre ville, de notre région, de notre pays. OUI, nous avons le pouvoir de faire quelque chose !
Quand nous faisons notre épicerie, il est facile d'acheter quelques articles supplémentaires et de les redonner à des associations. Il est facile de participer aux activités ou journées de sensibilisation des banques alimentaires. Il est est facile de faire un petit (ou gros) don en argent de temps en temps. Il est possible de faire du bénévolat dans sa région. OUI, nous pouvons agir et faire une différence !
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C'est
grâce à une multitude de petits gestes individuels |
Comment donner ?
Il est facile de donner : les associations caritatives organisent régulièrement des activités et des collectes auxquelles il ne faut surtout pas manquer l'occasion de participer.
On peut aussi se renseigner sur les banques alimentaires ou associations sérieuses et/ou accréditées de son pays ou encore de sa ville pour faire des dons volontaires.
Chaque geste compte et quelque soit nos moyens, nous pouvons faire une différence pour une personne ou une famille.
Dons en argent
Il
est possible de faire un don en ligne sur le site des Banques alimentaires du Québec
:
https://www.banquesalimentaires.org/dons/donsenargent.aspx
Par
la poste : Libellez votre chèque à "Banques alimentaires Québec" et l’envoyer à :
3005, boulevard Matte, bureau
300-C, Brossard (Québec) J4Y 2P4
Dons en denrées alimentaires
Vous pouvez apporter des dons d’aliments non périssables à un organisme de votre choix près de chez vous :
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Les produits d'hygiène
Les produits d’entretien ménager |
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Les
membres de Moisson distribuent des denrées Moisson Montréal |
Pour en savoir plus
Dans la province de Québec au Canada : |
Le pourcentage de familles recourant à l'aide alimentaire était de 30,6% en 2008 (14,5% au Canada) |
156 215 personnes (dont 36% d’enfants) ont reçu l'aide d'une banque alimentaire en mars 2008 |
Après plus de 10 années de croissance économique, l'utilisation des banques alimentaires reste 6% plus élevée qu'en 1997 |
De plus en plus de personnes percevant un salaire doivent avoir recours à des banques alimentaires |
"Si
on compare aux données de 2007, une augmentation significative en 2008 de
plus de 3% du nombre de personnes ayant recours à l'aide alimentaire au Québec
n'est pas de bonne augure face à l'année 2009 qui s'annonce encore plus difficile." Richard Décarie, président-directeur général de l'Association québécoise des banques alimentaires et des Moissons |
2 juin 2009 : Journée nationale contre la faim
http://www.hungerawarenessday.ca/fr/
"En cette Journée nationale contre la faim, des banques alimentaires de partout au pays lancent un appel à l'aide. Banques alimentaires Canada relève une hausse d'environ 20 % du nombre de Canadiens qui ont recours aux banques alimentaires chaque mois. Or, cette hausse de la demande est accompagnée d'une baisse des revenus. Le climat économique difficile augmente la pression sur les banques alimentaires, et ces dernières ont maintenant du mal à répondre à la demande. Selon Johanne Théroux, directrice générale de Moisson Montréal, plus de la moitié de la centaine de groupes desservis par l'organisme sur l'île de Montréal ont adressé une demande d'augmentation de denrées. Mme Théroux explique qu'il ne leur est pour l'instant pas possible de répondre à ces demandes. Moisson Montréal n'avait pas prévu faire face à une crise d'une telle ampleur. "Nous n'avons malheureusement pas de mécanisme d'ajustement rapide, parce que les entreprises qui nous approvisionnent vivent les mêmes difficultés", explique Johanne Théroux. En effet, si la demande augmente, les dons sont en baisse, tant en argent qu'en denrées. Par exemple, selon Mme Théroux, les entreprises rationalisent leurs importations et fabriquent de plus en plus sur demande. Plusieurs ont aussi réduit leur budget philanthropique en raison de la conjoncture économique. Le visage moderne de la faim Chez Jeunesse au Soleil, 500 nouvelles familles ont demandé de l'aide alimentaire depuis le début de l'année. Chaque mois, l'organisme vient en aide à quelque 2 500 familles. Jeunesse au Soleil souligne d'ailleurs l'apparition d'une nouvelle clientèle, notamment des gens qui ont perdu leur emploi ou qui ont vu leurs heures de travail diminuer, et qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Le constat est le même à la Société Saint-Vincent-de-Paul, qui vend des articles à bas prix aux personnes dans le besoin. L'organisme songe à augmenter ses heures d'ouverture pour répondre à cette nouvelle clientèle. La société a aussi remarqué une baisse des dons. Lors de sa dernière campagne de financement, elle a récolté 20 000 $ de moins que lors de la précédente. Les banques alimentaires profitent donc de la Journée nationale contre la faim pour rappeler à la population qu'il est possible d'agir. À Moisson Montréal, on suggère par exemple aux gens d'organiser des collectes de denrées dans leur milieu ou simplement de donner du temps comme bénévole. Banques alimentaires Canada a par ailleurs lancé une pétition en ligne sur le site Internet de la Journée nationale contre la faim pour encourager le gouvernement à agir."
|
Article
de Radio Canada du 2 juin 2009 |
Conclusion
J'aimerais simplement conclure cet article avec une citation de Mère Teresa qui nous invite à l'amour du prochain :
"Il
y a beaucoup de souffrance dans le monde, énormément.
Et la souffrance matérielle, c'est souffrir de faim, souffrir d'être sans
abri, souffrir de toutes sortes de maladies,
mais je persiste à croire que la plus grande souffrance, c'est d'être seul,
de se sentir mal-aimé, de n'avoir simplement personne.
J'en suis venue à me rendre de plus en plus compte que la pire souffrance que
puisse vivre un être humain,
c'est de n'être pas désiré."
Nous sommes nés pour apprendre à aimer et, en faisant des gestes pour aider nos semblables dans la difficulté, nous nous sauvons nous-mêmes.
Par YellowGirl, le 19 octobre 2009
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