LIENS & INFORMATIONS DIVERSES ET VARIÉES DU MOMENT |
Cette collection de vidéos a été mise à jour le Jeudi 12 Juin 2025 à 8h 43m 45s
Les mots tapés dans les champs TITRE et/ou COMMENTAIRE, et qui doivent être séparés par des espaces, représentent des mots clés, partiels ou complets, qui peuvent ainsi être contigus ou disjoints dans le texte. Tri : Catégorie : Présentation du résultat : Normale En LISTE |
Les dessous de table du club "Le Siècle"
Vidéo # 2127 en Français () insérée le Jeudi 25 Novembre 2010 à 2h 10m 18s dans la catégorie "Nouvel Ordre Mondial (New World Order) et Mondialisme"
Durée : non renseignée
Évaluation des visiteurs : Réception des données en cours... Si rien finalement ne s'affiche, c'est que le serveur de notation est actuellement indisponible. Réessayez ultérieurement.
Afin de ne pas désinformer autrui, merci d'avoir la gentillesse et la sagesse de ne voter qu'après avoir regardé entièrement cette vidéo. |
Cette vidéo est un enregistrement de la radio "France Info" sur un club très privé : le club "Le Siècle".
Il faut dire qu'il est décrié comme un club élitiste d'oligarques de tous types, où la transparence n'est pas de mise, ce qui est plutôt inquiétant.
Qu'est-ce que le club "Le Siècle" ?
Le Siècle est un club, fondé en 1944 par Georges Bérard-Quélin, réunissant des membres de la classe dirigeante française.
Le Siècle ressortit à ce que l'histoire et la sociologie politique appellent des « lieux de sociabilité » des « élites » : on y trouve des hauts fonctionnaires, des chefs d'entreprises, des hommes politiques de droite ou de gauche, ou encore des représentants du monde de l'édition et des médias de premier plan. En 2005, le Siècle comptait 580 membres et 160 « invités » qui attendaient une décision sur leur demande d'admission.
Ce club suscite parfois une hostilité comparable à celle que suscite la franc-maçonnerie, par exemple, même si, dans le cas du Siècle, la liste des membres n'est pas tenue secrète. Le polémiste Emmanuel Ratier (lié à l'extrême-droite) s'est intéressé de manière critique à ce club. Selon lui, 60 % des membres du club seraient francs-maçons. Il écrit également qu'entre 1944 et un article paru en 1977 (dans le journal L'Humanité), son existence n'aurait jamais été mentionnée une seule fois dans un article de journal ou un livre.
On retrouve également une critique de gauche à l'égard de ce club, qui renverrait à la critique que fait le Contrat social de Rousseau des « brigues », c'est-à-dire de l'organisation de la société civile en groupes d'intérêt (syndicats, clubs, partis, associations)4. Les femmes ont été interdites au Siècle de 1949 à 1983.
Le statut de membre n'est pas définitif.
Il s'agit d'une association loi de 1901 ayant son siège au 13 avenue de l'Opéra, dans le 1er arrondissement de Paris.
Dîner mensuel :
Chaque dernier mercredi du mois les membres du Siècle se réunissent à l'Automobile Club de France se situant au célèbre et luxueux hôtel Crillon, place de la Concorde, dans le 8e arrondissement de Paris. La soirée se déroule traditionnellement en deux phases :
Quelques membres ou anciens membres du Siècle
Jean-Paul Agon (directeur général de L'Oréal)
Hélène Ahrweiler
Fadela Amara (présidente de Ni putes ni soumises)
Jacques Attali
Martine Aubry (première secrétaire du PS)
Robert Badinter (démissionnaire)
Michel Barnier (ancien secrétaire d'État aux Affaires européennes)
Jacques Barrot (ancien ministre français du Travail, des Affaires sociales et de
l'Emploi)
François Bayrou (ancien ministre de l'Éducation nationale)
Claude Bébéar (ancien PDG d'AXA)
Antoine Bernheim
Éric Besson
Pierre Bilger
Michel Bon
Bernard Boulito (Heinz et Asics)8
Daniel Bouton (ancien directeur du Budget, ancien président de la Société générale)
Thierry Breton (ancien ministre des Finances et grand patron)
Arlette Chabot
Emmanuel Chain (journaliste, producteur pour la télévision)
Françoise Chandernagor
Hervé de Charette (ancien ministre des Affaires étrangères)
Jean-Pierre Chevènement
Bertrand Collomb
Jean-Marie Colombani (journaliste, ancien président du Monde)
Jean-François Copé (ancien ministre du Budget)
Michèle Cotta (journaliste, ancienne directrice de France 2), première femme acceptée en
1983
Anne-Marie Couderc (Hachette Filipacchi Médias)
Stéphane Courbit (homme d'affaire)
Teresa Cremisi (Flammarion)
Rachida Dati (maire du 7e arrondissement de Paris et députée européenne)
Étienne Davignon
Renaud Denoix de Saint Marc (ancien vice-président du Conseil d'État, membre du Conseil
constitutionnel)
Richard Descoings (directeur de l'Institut d'études politiques de Paris)
Olivier Duhamel (Politologue, chroniqueur à Europe 1)
Bertrand Eveno
Laurent Fabius (ancien premier ministre)
Luc Ferry
Michel Field (journaliste sur Europe 1)
François Fillon
Louis Gallois
Franz-Olivier Giesbert1
Antoine Guichard (ancien PDG du Groupe Casino)
Élisabeth Guigou
Jean-Yves Haberer (ancien PDG du Crédit lyonnais)
François Hollande
Anne-Marie Idrac (ancienne présidente de la SNCF et de la RATP, ancien ministre, vice-présidente de l'association Le Siècle en
2008)
Claude Imbert (journaliste au Point)
Odile Jacob (éditrice)
Philippe Jaffré (décédé depuis)
Denis Jeambar (ancien directeur des éditions du Seuil)
Laurent Joffrin (journaliste et directeur de publication Libération)
Lionel Jospin (ancien premier ministre)
Serge July (ancien PDG de Libération)
Alain Juppé (ancien premier ministre)
Denis Kessler 25 (président de Scor)
Bernard Kouchner (ancien ministre)
Julien Kouchner (directeur général de l'Agence CAPA)
Étienne Lacour (secrétaire général du Siècle)
Alain Lamassoure (ancien ministre du Budget)
Pascal Lamy
Jean-Christophe Le Duigou
Noëlle Lenoir
Corinne Lepage (avocate, ancienne ministre de l'Environnement)
Maurice Lévy (PDG de Publicis)
André Lévy-Lang
Henri Loyrette (résident du Louvre)
Lisette Mayret
Jean-Marie Messier (écarté après le scandale Vivendi)
Charles Millon (ancien ministre de la Défense)
Alain Minc
Simon Nora
Nicole Notat (présidente de Vigeo et ancienne dirigeante de la CFDT)
François Nourissier
Christian Noyer (ancien directeur du Trésor, Gouverneur de la Banque de France)
Michel Pébereau (président de la BNP Paribas)
Jean Peyrelevade
Sylvie Pierre-Brossolette
Bernard Pivot
Patrick Poivre d'Arvor (journaliste et ancien présentateur télévisé à TF1)
Alain de Pouzilhac (ex-PDG d'Havas)
David Pujadas (journaliste et présentateur télévisé, France 2)
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)
Jacques Rigaud
Édouard de Rothschild (banquier et homme d'affaires)
Simone Rozès
Alain-Gérard Slama (journaliste au Figaro et à France Culture)
Nicolas Sarkozy (sixième président de la Ve République et ancien ministre et président de l'UMP)
Olivier Schrameck
Louis Schweitzer (ancien président du conseil d'administration de Renault, ancien président de la HALDE)
Ernest-Antoine Seillière
Anne Sinclair
Dominique Strauss-Kahn (ancien ministre des Finances, directeur général du
FMI)
Marc Tessier (ancien président de France Télévisions)
Jacques Toubon (ancien garde des Sceaux)
Jean-Claude Trichet
Hubert Védrine
Gérard Worms
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Siècle ().
En complément, je vous ai rajouté un article incroyable de Thierry Meyssan interrogeant Emmanuel Ratier, LE spécialiste de ce club très fermé :
ENTRETIEN AVEC L’AUTEUR DE « AU CŒUR DU POUVOIR »
Emmanuel Ratier : "Le siècle est la matrice de la pensée unique." par Thierry Meyssan
Il n’existe qu’une seule source grand public pour connaître Le Siècle, le club élitiste qui regroupe les personnalités les plus puissantes de France : le travail d’Emmanuel Ratier. Ce qu’il écrit est confirmé par les témoignages que nous avons recueillis et par les annuaires internes que nous avons consultés. Cependant, cet auteur a très mauvaise presse et si tous les politologues utilisent ses ouvrages, aucun n’ose les citer. Pour en savoir plus, rien ne vaut d’interroger l’homme qui a le plus étudié le sujet.
C’est dans les prestigieux salons de l’Automobile Club de France, place de la Concorde, face à l’Assemblée nationale, que se réunissent sous haute protection les membres du Siècle.
Thierry Meyssan : Il n’existe à ce jour qu’un ouvrage sur Le Siècle, le vôtre : Au Cœur du pouvoir, enquête sur le club le plus puissant de France. Vous venez d’en publier une édition actualisée et considérablement augmentée. Selon vous, pourquoi êtes-vous le seul à publier sur un sujet aussi important ? Nos confrères considèrent-ils cette organisation sans importance ou, au contraire, craignent-ils en la dévoilant de fragiliser le système ?
Emmanuel Ratier : Tous les grands médias, qu’il s’agisse de la presse écrite, des radios ou des télévisions sont détenus ou contrôlés par des membres du Siècle (Dassault, Rothschild, Bolloré, Arnault, Lagardère, etc.) ou dirigés par des membres du Siècle. Les rares articles qui ont pu paraître sur le principal (et unique en fait) club d’influence français, Le Siècle, sont convenus et dépourvus de tout intérêt. Un seul exemple : l’année dernière, j’ai reçu à plusieurs reprises une journaliste économique renommée qui travaillait pour le magazine Capital de M6. Elle m’a dit vouloir consacrer un dossier de 25 minutes au club Le Siècle. Je lui a ouvert mes dossiers, lui ai donné tous les contacts, fourni des documents ultra confidentiels (annuaires, circulaire internes, fiches de recrutement, etc.). Je lui ai gentiment expliqué également que son reportage ne sortirait jamais et serait annulé parce que le PDG de M6, Nicolas de Tavernost était membre du Siècle. Elle m’a téléphoné, quasiment en pleurs, un mois après pour me dire que son travail avait été refusé. De même, Au Cœur du pouvoir a été envoyé à environ 130 journalistes de la grande presse, la presse que l’on peut dire « aux ordres ». Il n’y a eu aucun article dessus.
Thierry Meyssan : Pouvez-vous nous décrire brièvement le mode d’adhésion au Siècle et ses activités ?
Emmanuel Ratier : La sélection est extrêmement stricte et complexe. On ne rentre pas au Siècle, on y est coopté. Il faut être parrainé par deux membres, dont au moins un membre du conseil d’administration (qui ne regroupe qu’une douzaine de personnes). Une enquête est conduite, un CV détaillé rempli. Le système de vote est tout sauf démocratique. Une voix ne vaut pas une autre voix. Il fonctionne comme dans les loges maçonniques. On vote avec des boules noires et blanches. Une boule noire vaut deux boules blanches. Si vous avez trois boules noires, vous êtes automatiquement refusé.
Ensuite, vous devenez « membre invité ». Vous êtes testé à chaque dîner et faites l’objet d’un rapport du président de table. Votre cas est réexaminé eu bout d’un an. Si vous « faites l’affaire », vous devenez « membre à part entière ». Nombre sont alors expulsés du cercle. Pour les autres, si le conseil d’administration considère qu’il n’est pas assez fiable mais intéressant, que sa carrière est saccadée, bref, que l’on n’est pas sûr de son avenir, on peut le garder comme « invité » pendant plusieurs années. Tel Nicolas Sarkozy, qui est « membre invité » depuis plus de dix ans ou François Bayrou qui l’a été également pendant au moins dix ans. Les statuts prévoient également, ce qui est véritablement l’expression parfaite du « racisme de classe » ou du « racisme de caste » que vous pouvez être exclu si vous perdez votre emploi (chômage) ou que vous changez de fonctions. Vous devez également quitter le cercle quand vous partez à la retraite, et en tout cas à 65 ans maximum. Mais vous avez des personnages comme Antoine Bernheim qui, à 90 ans, est toujours membre du Siècle car il peut toujours rendre des services (il a notamment été le patron de Generali).
Thierry Meyssan : La caractéristique de ce club est d’assumer ne pas avoir d’idéologie sinon celle du pouvoir. Mais ce n’est aucunement une organisation exécutive, juste un tissu relationnel. Pensez-vous que ce soit uniquement un outil pour faciliter des carrières personnelles, ou estimez-vous que cette organisation vise à pérenniser la domination d’une caste sur la société française ?
Emmanuel Ratier : Il y a une idéologie, c’est celle du libéralisme mondialisé. Comme l’a expliqué Laurent Joffrin, directeur du Nouvel Observateur, qui a démissionné avec fracas du Siècle il y a environ un mois, Le Siècle est véritablement la section française de l’hyper-classe ou de la super-classe mondialisée. Il correspond à cette expression de Samuel Huntington : « la super-classe née de la mondialisation ». De même Jacques Julliard, ancien membre de la Commission trilatérale, écrit assez courageusement : « Le Siècle, le club de cette superclasse dirigeante (…) Dans ce milieu fermé où les socialistes ont leur place à côté des gros bataillons de la droite française, fermente l’idéologie de la classe dominante : modernisme économique, bien-pensance sociale et culturelles, conformisme économique, respect absolu de la puissance de l’argent. » Hormis qu’il y a largement autant d’oligarques de gauche que de droite au Siècle, cette description est parfaitement exacte : il y a bien une idéologie… mais qui ne se revendique pas en tant que telle. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que tous les membres du Siècle ne sont pas égaux et que le pouvoir est passé d’un groupe à un autre à mesure que le capital se restructurait en France, en Europe et dans le monde. On est donc passé, en 60 ans, du primat des politiques (IVe République) à celui des industriels (Pompidou), puis aux technocrates (Giscard d’Estaing et les débuts de François Mitterrand), puis aux banques (Bérégovoy) et enfin à la finance mondialisée (Chirac, Sarkozy). Aujourd’hui, ce sont les financiers qui contrôlent le Siècle et dictent leurs règles aux politiques. Comme le dit Julliard, « il existe, derrière les apparences successives des combinaisons ministérielles, un gouvernement de facto, un gouvernement invisible des élites financières et institutionnelles qui, à défaut de dicter sa loi, fournit la pensée et inspire l’action des élites dirigeantes françaises. »
Je ne veux pas être trop long, mais Le Siècle est un endroit, un laboratoire, où se décident beaucoup de choses. On en a des éléments dans les mémoires d’anciens membres, au détour d’articles, etc. Les conversations étant secrètes, il est toujours difficile d’apporter la preuve de ce pur affairisme mais plusieurs membres me l’ont confirmé tout comme diverses fuites, le système de recrutement, etc. La plupart des membres ne sont pas recrutés pour leurs qualités propres mais pour les fonctions qu’ils occupent. C’est le libéralisme antisocial pur et dur qui ne rêve que d’une chose : que les classes populaires françaises travaillent pour 2 euros par jour comme les Chinois aujourd’hui et que l’oligarchie, qui les exploite, engrange ses bénéfices colossaux dans des paradis fiscaux.
La rupture aujourd’hui ne se fait pas entre gauche et droite. Nicole Notat était secrétaire général de la CFDT quand elle est entrée au Siècle. Ce qui lui permettait de dîner chaque mois avec les grands patrons du CAC 40 et le gouvernement. Il en est de même aujourd’hui avec certains responsables de la CGT. La rupture se fait donc sur un axe assez proche de celui du Réseau Voltaire, entre mondialistes et anti-mondialistes, entre respect des droit des peuples et des nations et pure exploitation économique des individus considérés comme un marchandise.
Thierry Meyssan : L’Humanité avait, au lendemain de la rupture de l’Union de la gauche, évoqué les rencontres entre des grands patrons et des ministres socialistes aux dîners du Siècle. Vous évoquez à l’instant le cas de Nicole Notat et vous révélez dans votre ouvrage que cette organisation permet aujourd’hui des contacts secrets entre ce même patronat et des leaders de centrales syndicales. Pensez-vous que ceci contribue à décrisper le dialogue social ou, au contraire, à le corrompre ?
Emmanuel Ratier : Il est absolument évident que cela s’apparente à de la corruption, même si elle n’est pas financière. Cela ressemble à ces avocats qui prétendent s’opposer dans les prétoires et se congratulent ensuite à la buvette du Palais. On voit très bien pour le Parti communiste et pour la CGT ce qui s’est produit. Les dirigeants qui ont été cooptés au Siècle ont fait changer du tout au tout l’idéologie du PCF et de la CGT. Malgré leurs rodomontades, ces deux organisations ont rallié l’Union européenne, le Traité de Maastricht, le fédéralisme, l’euro, le mondialisme, etc. Ils ont trahi tous les intérêts et les acquis sociaux des classes sociales qu’ils prétendaient défendre, en particulier la classe ouvrière et les employés. Ils sont les complices du « détricotage » des acquis obtenus par les luttes sociales des 150 dernières années. Ce qui fait que les syndicats ne pèsent pratiquement plus rien et sont essentiellement financés par des cotisations patronales ou par l’État.
Thierry Meyssan : Votre ouvrage comprend une étude d’une centaine de pages suivie d’un dictionnaire biographique de plus de 500 pages en petits caractères. Vous ne vous contentez pas de rappeler la carrière de chaque membre du Siècle, vous décrivez ses engagements politiques, comme vous le faites dans votre lettre bimensuelle, Faits & Documents. De facto, vous êtes devenu le meilleur connaisseur des élites françaises. Quelle image en avez-vous ?
Emmanuel Ratier : Vous allez faire grincer des dents. Mes travaux ne sont jamais cités mais pillés, aussi bien par les médias que par les universitaires. J’ai été refusé en DEA de sciences politiques à l’Institut d’études politiques. Je ne pourrai jamais trouver un jury de thèse. Les professeurs qui accepteraient d’y figurer grilleraient leur carrière. Quant aux élites françaises qui constituent les bataillons du Siècle, elles sont, mais c’est sans doute la cas ailleurs, d’une extrême médiocrité, en particulier dans la sphère politique. Ce qui les caractérise, c’est un manque total d’imagination, une pensée politiquement conformiste, une soumission à l’argent, une âpreté au pouvoir. Le Siècle, c’est d’abord, et avant tout, une soif de pouvoir pour des gens qui détiennent du pouvoir et en veulent encore plus. C’est une centrale d’énergie qui redistribue exclusivement l’énergie en direction de ses membres. Un vaste système de relations, de réseaux, de système de courte échelle, de marche pied, de mariages, de relations d’affaires, de jetons dans les conseils d’administration, etc. D’aucuns appelleraient cela « le système » ou « l’établissement » (« establishment »). Mais sa particularité d’aujourd’hui est d’être extrêmement peu nombreuse et très concentrée entre les mains de quelques uns. Qu’importe leurs méthodes : par exemple, Jean-Marie Messier, qui a ruiné l’un des fleurons français, Vivendi Universal, n’a jamais été exclu et trône toujours dans les dîners.
Thierry Meyssan : Bien que vous soyez un journaliste très réputé, vous avez été exclu des grands médias français à la suite d’un oukaze de Charles Pasqua. Vous avez alors poursuivi votre travail en écrivant dans les revues du Front National, ce qui vous vaut aujourd’hui une image persistante d’extrémiste de droite. Pourtant, vous vous attaquez à une organisation qui est directement issue de la Collaboration et qui illustre parfaitement la capacité des élites françaises à survivre aux changements de régimes politiques. Quelle est donc votre démarche ?
Emmanuel Ratier : Le Siècle est effectivement issu d’un milieu très particulier. Nombre de ses fondateurs ont eu un parcours à la François Mitterrand, pour ne pas dire plus. C’est-à-dire un itinéraire sinon trouble du moins complexe, où se croisent la collaboration de gauche, la résistance, la synarchie, la technocratie, la franc-maçonnerie, etc. Tout cela dans l’atmosphère très particulière de l’après-guerre, avec le jeu américain anticommuniste, les combinaisons de partis des années 1950, etc. Ou aujourd’hui, les étranges menées de l’ambassade américaine en direction des banlieues françaises. En l’occurrence, Au Cœur du pouvoir n’attaque personne en particulier ni en général. C’est une espèce de description sociologique de ce que l’on peut considérer comme un cas parfait d’oligarchie très efficace dans une supposée démocratie. Il n’y a aucune prise de position politique, c’est plutôt un précis de dissection.
Mes adversaires, qui ne font en cela que le jeu des gens puissants que je peux effectivement déranger (et deviennent dès lors leurs complices), m’affublent de toutes les étiquettes possibles, un peu comme vous Thierry Meyssan depuis que vous avez rompu le pacte du politiquement correct. Et ce, afin d’éviter d’examiner ce que j’écris et de tenter de démontrer ou de prouver que je me trompe ou suis dans l’erreur. Tout cela n’a rien à voir avec la réalité. Il suffit de m’avoir rencontré une fois pour le savoir. Je publie depuis 17 ans, tous les quinze jours, une lettre confidentielle, Faits & Documents, qui regorge de nouvelles confidentielles ou exclusives. Je n’ai pas eu un seul procès et seulement deux ou trois droits de réponse. Il en est de même de l’émission de trois heures que j’anime toutes les quatre semaines sur Radio Courtoisie. Pas un procès, pas un droit de réponse.
Thierry Meyssan : … En fait, vous avez écrit beaucoup de choses erronées sur le Réseau Voltaire par le passé sans que nous ne nous manifestions. Vous ne les avez corrigées que beaucoup plus tard. L’absence de procès n’est pas un critère suffisant..
Emmanuel Ratier : Il est exact que j’ai été très vif sur le Réseau Voltaire et sur vous-même, Thierry Meyssan. De votre côté, vous ne m’avez pas épargné. Avec l’accélération de la mondialisation et des montages comme le 11 septembre, nous avons tous les deux largement évolué et avons découvert qu’au delà des apparence de nombreux points nous rapprochaient. La preuve, cet entretien aurait été impossible il y a une quinzaine d’années. De même, j’ai publié dans Faits & Documents un long dialogue entre Michel Lajoye, terroriste d’extrême droite, et Carlos, terroriste d’extrême gauche. Chacun à sa manière estimait l’autre et, surtout, acceptait de dialoguer. Un entretien impossible à envisager pour tout esprit conformiste avec des cases où chacun serait bien rangé, étiqueté.
Thierry Meyssan : Revenons au portrait également erroné que l’on a dressé de vous et qui vient en partie de ce que, vous ayant diabolisé, on n’a pas compris votre maturation.
Emmanuel Ratier : Je pourrai publier un livre entier exclusivement à partir des fausses assertions qui m’ont été attribuées. Je ne donnerai qu’un exemple : un chapitre entier m’est consacré dans une biographie consacrée à Thierry Ardisson. J’y suis présenté comme son « maître à penser », son « gourou ». Or, je n’ai jamais rencontré cet animateur de télévision, je ne lui ai jamais parlé, jamais écrit. Tout le reste, et 90 % de ma notice sur Wikipedia, est du même acabit. La seule chose qui soit exacte, c’est que j’ai été, à partir de l’âge de 15 ans un militant nationaliste et je ne renie strictement rien de ce passé. J’ai évolué sur certains points, en particulier le clivage droite-gauche, la question-clé aujourd’hui étant celle du mondialisme (et de son opposé, le respect des identités).
Thierry Meyssan : Le fondateur du Siècle, Georges Bérard-Quélin, avait misé sur les deux tableaux durant la Seconde Guerre mondiale, mais son passé chargé aurait pu jouer contre lui à la Libération. Il a semble-t-il été sauvé par ses amitiés radicales-socialistes et américanophiles. Selon vous, à qui était-il redevable ?
Emmanuel Ratier : Je n’ai pas eu accès à toutes les archives. Les fonds sont totalement fermés. La famille a évidemment refusé de coopérer. Les secrets sont très soigneusement gardés (ou détruits). Ils font partie des grands secrets de la République. Ils me sont totalement inaccessibles. Il suffit de voir le livre du capitaine Paul Barril, Les Archives secrètes de Mitterrand, où, dans une note, présentée comme émanant de la DGSE relative à Klaus Barbie, figure nommément le nom de Georges Bérard-Quélin. Ou dans la revue XXe siècle, revue universitaire considérée comme sérieuse, figure un incroyable article totalement flagorneur et dénué de réelle historicité, s’apparentant à la « légende dorée », sur le club Le Siècle. J’ajouterai que l’une des clés (mais pas le seule), c’est évidemment l’appartenance à la franc-maçonnerie de Georges Bérard-Quélin, appartenance que l’on pourra rattacher à celle d’un Jean-André Faucher.
Thierry Meyssan : Le fondateur du Siècle est aussi celui d’un empire de presse inconnu du grand public : sa société est une sorte d’agence de presse qui édite des bulletins quotidiens ou hebdomadaires à l’attention des élites et des médias. Vu le passé collaborationniste de cette personnalité, il vient tout de suite à l’esprit qu’il a continué légalement ce qu’il faisait durant le régime de l’État français : du renseignement. Selon vous, cet empire de presse est-il réellement privé ou connecté aux services d’un État ?
Emmanuel Ratier : Totalement méconnue, hormis des puissants, la Société générale de presse est la principale société de fichage (légal) des personnalités françaises. Leurs fiches sont beaucoup plus complètes que celles de feu les Renseignements généraux et beaucoup plus fiables. Sont passés par la SGP des centaines, voire plus d’un millier, de jeunes journalistes, qui ont ensuite essaimé et fait carrière un peu partout. Toute la presse est dépouillée, y compris l’intégralité du Journal officiel. La SGP a des archives, des fiches, sur des millions (je dis bien des millions) de journalistes, hommes politiques, syndicalistes, patrons, membres de cabinets ministériels, hommes d’Église, intellectuels, maires, etc. Ces archives courent sur plus de 50 ans. Il suffit de consulter les annuaires qu’elle publie très régulièrement depuis plusieurs dizaines d’années pour s’en rendre compte. La direction de la SGP est assurée par Étienne Lacour qui est en même temps le secrétaire général, pratiquement inamovible, du conseil d’administration du Siècle. Il a remplacé Georges Bérard-Quélin qui occupait exactement les mêmes fonctions. Je ne sais rien de son actionnariat ni des services qu’il peut fournir, moyennant paiement. Mais il est évident que celui qui détiendrait les clés de la SGP détiendrait dans le même temps les plus grosses archives sur le pouvoir en France. Des archives parfaitement tenues à jour alors que celles des RG et autres services de police ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles ont pu être, quand elles n’ont pas tout simplement été détruites.
"Au Cœur du pouvoir, enquête sur le club le plus puissant de France", par Emmanuel Ratier, 735 pp., Facta éd. 2011.
Source : http://www.voltairenet.org/Emmanuel-Ratier-Le-Siecle-est-la ().
Une vidéo qui permet d'en savoir un peu plus sur ce qui se passe dans ce club très sélect et très fermé (on n'y postule pas, c'est le club qui sélectionne les gens, les teste, et seulement après plusieurs années les invite à devenir membre).
Ce qui frappe, c'est que derrière des repas où l'on discute librement, se cache en réalité un dessein subtil et très dangereux pour les citoyens : le tissage d'un réseau de puissants, où chacun est une autorité dans son domaine, faisant naître ainsi une caste de nantis, une élite trans-régionale et trans-disciplinaire qui forme par là même un clan qui sape l'esprit républicain et la notion d'égalité, parce-que par ce biais, les notables finissent par se connaître entre eux, que des liens d'amitiés ou d'intérêts se forment alors, débouchant sur des aides intra et inter élites, des passe-droits, des services, des renvois d'ascenseur, etc. Dans ces conditions où est l'intérêt du peuple, où est l'intérêt du simple citoyen, et comment la démocratie peut-elle être encore être respectée dans un esprit d'égalité et de fraternité ?
Quand le juge, l'avocat, le Préfet et
le commissaire, le chef d'entreprise,
le directeur de journal, les politiques, et les notables
en général, dînent ensembles,
où est la justice et l'égalité de traitement
?
Ces
cocktails de notables de tous bords dînant ensembles
sont les prémices de la déliquescence de toute démocratie,
l'antiquité ayant prouvé à satiété que les réunions de puissants ne
profitent qu'aux puissants,
et les citoyens de base devenant alors les laissés pour compte.
Le 21 Février 2013, vers 11h00, ma chaîne
UBest1 a été supprimée avec ses 5101 vidéos.
Pour cette raison, si la mention "Error 404" apparait ci-dessous,
il m'est impossible de vous servir la vidéo demandée. Désolé, vraiment.
Si vous souhaitez que j'essaye de vous retrouver et de vous remettre en ligne cette vidéo, alors cliquez ici .
|
n'hésitez pas à modifier les filtres de recherche, puis à cliquer ensuite sur le bouton [ Rechercher ] |
Pour toute question ou commentaire, n'hésitez pas à m'écrire en utilisant cette
[PAGE]
.