Yves-Marie Le Bourdonnec, meilleur boucher de France.

Cette vidéo est un film écrit et réalisé par Anthony Orliange, sur une idée originale de Jean-Marie Michel, ayant pour thème la consommation effrénée de viande et ses conséquences désastreuses pour l'environnement et l'homme lui-même. En effet, produire de la viande requiert des ressources considérables. Sans parler des produits injectés aux animaux pour les faire grossir plus vite et plus fort, tout cela au détriment de notre santé...

Synopsis :

Une planète carnivore !

La production de viande, industrie en plein développement, fait peser une lourde menace sur l'environnement et pousse à envisager de nouvelles alternatives.

En 2050, il y aura 9 milliards d'êtres humains sur la planète, qui auront envie de manger de la viande. Pour répondre à cette demande, il faudra doubler la production. Or, la planète a déjà du mal à suivre. A travers le monde, l'industrie de la viande a provoqué des désastres écologiques ou sanitaires. Partant de ce constat, certains préconisent de diminuer la consommation de viande et de se concentrer sur sa qualité. Des solutions existent, qui sont testées un peu partout, depuis les élevages bio américains au cochon breton élevé sur paille et garanti sans nitrates. Yves-Marie Le Bourdonnec, considéré comme le meilleur boucher de France, fait office de guide dans cette exploration...

En 2050, nous serons 9 milliards d’êtres humains et la demande de viande, symbole d’abondance et de réussite sociale partout dans le monde, va exploser. Pour satisfaire les besoins mondiaux, il va falloir doubler la production de bidoche, cohabiter avec 36 milliards d’animaux d’élevage. Et la planète a déjà du mal suivre.

C'est un voyage dans l’univers du steack. Au Brésil, deux cent millions de têtes de bétail prêtes à envahir le monde en piétinant l’Amazonie au passage. Aux États-Unis dans les feed-lots, où l’on fabrique des bestiaux ultra-productifs à coups d’hormones et de céréales surprotéinées
Plus près de chez nous, en Bretagne où la production industrielle de cochon a conduit à l’impasse écologique. En Afrique de l’Ouest où le poulet mondialisé a détruit les filières locales et s’impose, congelé et en contrebande, en cassant les prix !

Pour vous guider dans cette exploration, Yves-Marie Le Bourdonnec, considéré par beaucoup comme le meilleur boucher de France. Cet amoureux de la viande s’est découvert une vocation pour la découpe dès l’âge de 9 ans, fasciné par les gestes au couteau de son boucher de campagne. Installé à Asnières en région parisienne, il ne se contente pas de fournir ses clients en viande d’excellence, il expérimente : il a même mis au point la côte de bœuf imbibée au whisky japonais, unique au monde !

Yves-Marie aime la viande mais reste lucide : pour continuer à en manger tout en préservant la planète, il propose d’en consommer moins mais de la meilleure.

Grâce à au franc-parler et à l’expertise du boucher-bohème, le surnom d’Yves-Marie Le Bourdonnec, le film essaye d’éviter les écueils classiques du film environnemental : anxiogène et sans issue. Loin de jeter la terreur sur votre assiette, c'est un film bien plus pervers, qui vous fera saliver à l’heure où Paul McCartney et les Verts militent pour une journée sans viande ! Car ce n’est pas la peine de se mentir, la viande est un plaisir dont il est difficile de se passer…

Faut qu’ça saigne encourage une prise de conscience mais propose aussi des solutions. Plus ou moins naturelles : Aux États-Unis, les élevages à l’herbe, 100% bio, qui fournissent les bobos new-yorkais en viande politiquement correcte. En France le cochon breton sur paille garanti sans nitrates. Plus ou moins futuristes : la culture de viande artificielle in vitro dans les labos hollandais, le cochon OGM canadien qui pollue moins ou enfin la consommation d’insectes pour un meilleur bilan carbone. Bon appétit !

Contexte et chiffres clés :

Lors des négociations sur le climat à Copenhague en 2009, un thème avait bizarrement été laissé de côté : l’élevage. Pourtant, selon le fameux rapport de la FAO (organisation mondiale de l’agriculture et de l’alimentation) Livestock long shadow (l’ombre portée de l’élevage en français) la production de viande serait responsable de 18% des gaz à effet de serre dans le monde. Soit une des causes majeures du réchauffement climatique.

Depuis, les journées sans viande se multiplient dans les grandes villes du monde (Sao Paulo au Brésil, Le Cap en Afrique du Sud, Gand en Belgique) relayées par des stars comme Paul McCartney. Un cri d’alarme.

La production actuelle de viande atteint 280 millions de tonnes par an. Pour satisfaire les besoins de 9 milliards d’habitants en 2050, il faudra parvenir à produire plus de 460 millions de tonnes de viande ! Or la production d’aliments pour le bétail (maïs, soja et autres) et les troupeaux eux-mêmes occupent déjà 70% des surfaces cultivables. Comment faire, sans détruire ce qui nous reste de forêt tropicale et de réserves de biodiversité ? En 20 ans, l’Amazonie a déjà reculé de 20% devant l’avancée du front agricole. Et selon Greenpeace et les agences environnementales brésiliennes, le bétail serait responsable de 80% de cette destruction. Mais l’industrie agro-alimentaire brésilienne estime qu’elle peut encore multiplier par quatre le cheptel local, passer de 200 à 800 millions de têtes avec une ambition : devenir le fournisseur numéro un en viande de la planète.

Plus près de chez nous, la Bretagne vit une situation de quasi-krach écologique : 56% de la viande produite en France sur seulement 6% du territoire. 14 millions de cochons sur 6 départements qui produisent entre 8 et 10 millions de tonnes de lisier chaque année. Beaucoup trop pour le pouvoir absorbant des terres bretonnes. Conséquence : pollution chronique des eaux et invasions d’algues vertes. Avec une addition chaque année plus élevée (134 millions d’euros prévus par l’État pour le seul ramassage entre 2010 et 2014). Le cochon industriel, soumis à une rude concurrence internationale, a-t-il un avenir en Bretagne ? Quelle reconversion pour les éleveurs ?

Pour produire un kilo de viande de bœuf, il faut 15 000 litres d’eau, 7 à 9 kilos de protéines végétales. En équivalent carbone, 1 kg de viande rouge, c’est comme prendre sa voiture pour faire un trajet de 30 km.
En Europe, on mange en moyenne une centaine de kilos de viande par an et par habitant. Un chiffre en stabilisation voir en légère diminution. Aux États-Unis, c’est 123 kilos par an et par habitant. Mais les carnivores se multiplient surtout dans les pays émergents : les Chinois par exemple sont passé de 14 kilos par an et par habitant en 1980 à près de 60 kg en 2010. Difficile de leur reprocher de faire comme les Occidentaux, mais il nous faut sans doute montrer l’exemple : essayer de manger moins de viande, choisir la meilleure possible, et surtout celle avec le mode d’élevage le plus durable.
A l’occasion du sommet de l’ONU sur la biodiversité de Nagoya au Japon en Octobre 2010, le WWF, a sorti son dernier rapport Living Planet, un bilan de l’état écologique du monde. Selon cette étude, il faudra à l’humanité deux planètes d’ici 2030 pour répondre à l’appétit croissant de l’économie mondiale en ressources naturelles. La viande fait partie des productions les plus gourmandes. Pas sûr qu’on arrive à monter des ranchs sur Mars en temps voulu.

Source : mixing personnel depuis CapaTV () et TéléObs ().

Critique :

En moyenne, chaque Français consomme 92 kilos de viande par an. Pour le citoyen américain, c'est 123 kilos. Quant au Chinois moyen, dont la hausse du niveau de vie s'accompagne d'un appétit accru pour la chair, sa ration annuelle est passée de 14 à 60 kilos depuis 1980. L'avenir de la boucherie paraît bien délicat : en 2050, nous serons 9 milliards d'humains, toujours plus carnivores. D'ici là, il va falloir presque doubler la production de bidoche, la faire passer de 280 à 460 millions de tonnes. Comment fera-t-on pour cohabiter avec 36 milliards d'animaux d'élevage - sachant que la production carnée accapare 70 % des terres cultivables -, en tenant compte des surfaces vouées à la culture des aliments pour bétail ? Et, alors, quel espace restera-t-il pour faire pousser des céréales... voire, en plus, des biocarburants ? Bref, le problème est insoluble.

Déjà, aujourd'hui, on estime l'élevage responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Il constitue l'une des principales causes du réchauffement climatique - via le CO2 dû aux machines agricoles, camions de transport, congélateurs, etc. Mais aussi en raison du fameux méthane, produit par les estomacs ruminants, lequel s'avère trente fois plus nocif que le CO2. De plus, comme par exemple en Bretagne, les déjections animales des élevages industriels polluent terriblement, avec la prolifération des algues vertes, toujours puantes, et parfois même tueuses.

En Amérique du Sud, on le sait, la forêt amazonienne est ravagée par l'extension des pâturages. Elle a perdu 20 % de sa surface en vingt ans, et la réduction va se poursuivre : avec 200 millions de têtes, le Brésil - déjà premier exportateur mondial de viande bovine envisage de quadrupler son cheptel. C'est donc sur un fond d'inquiétude que le film « Global Steak » nous convie à un « tour du monde de la bidoche ». Depuis le Salon de l'Agriculture à Paris - avec ses boeufs « bodybuildés à la Schwarzenegger », et leur viande « aussi tendre que dépourvue de goût » -, jusqu'aux colossales « usines à steaks » américaines. En passant, bien entendu, par les ranchs amazoniens ou les élevages de poulets africains, et aussi par de nombreux laboratoires scientifiques, où l'on recherche d'illusoires solutions. Ce voyage hétéroclite est guidé par Yves-Marie. Le Bourdonnec, boucher à Asnières, et grand amateur de viande : son hamburger a été proclamé le meilleur du monde par le « New York Times ». A l'occasion, il n'hésite pourtant pas à croquer des sauterelles grillées - histoire de tester les protéines animales auxquelles le futur pourrait nous condamner.

C'est l'une des solutions envisagées : nous faire manger des insectes. Des vers à farine, ou des criquets, qui présentent de nombreux avantages : pour produire 1 kilo de « viande », ces bestioles n'ont besoin que de 2 kilos de nourriture - cinq fois moins que la vache. Ils n'émettent pas le moindre GES. Et leurs déjections, loin de polluer, constituent d'excellents engrais naturels. En prime, ces insectes, habitués à la promiscuité, vivent volontiers entassés : pas besoin de leur administrer des antibiotiques, ni de défricher les forêts pour leur faire de la place. Bien sûr, si l'on ne prévoit pas de succomber un jour à l'attrait gustatif des chenilles en beignets, on peut se faire végétarien. Face au risque de pénurie, c'est une autre solution. Une hebdomadaire « journée sans viande » (ni poisson) a été instaurée dans les cantines de plusieurs villes ou entreprises. Et nos écologistes s'activent pour l'instauration d'une telle coutume à l'échelle nationale. Yves-Marie Le Bourdonnec n'y serait sans doute pas hostile, lui qui espère une baisse de la consommation carnée. Il va même plus loin, ne préconisant qu'« un ou deux repas de viande par semaine ». Oui, « mais alors de la bonne » ! Comme la très grande majorité des Terriens, notre boucher d'Asnières n'est pas du tout prêt à renoncer au bonheur de l'entrecôte croustillante et persillée. Ni au vrai poulet fermier. Mais cela est déjà devenu bien rare, et le documentaire ne se montre pas... tendre, à propos de la carne qui nous est infligée dans les plats cuisinés industriels, ou dans les barquettes des supermarchés. Consolons-nous : ailleurs, c'est encore bien pis. Le film montre comment sont fabriqués à toute vitesse des poulets très bas de gamme - aussitôt congelés et exportés vers le Moyen-Orient ou l'Afrique. Des poulets infâmes, qui condamnent à la ruine les producteurs de volailles locales - goûteuses mais forcément plus chères. Pour filmer cette honteuse usine, installée en Bretagne et subventionnée par l'Europe, il a fallu recourir au floutage de la marque, et à la caméra cachée. Laquelle nous montre donc l'une des faces hideuses de la gastronomie à la française. Couronnée par l'Unesco...

Fabien Gruhier.

Source : TéléObs ().

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Nota Bene : voir absolument cette page sur l'état des lieux désastreux de notre planète : http://www.oca.eu/gemini/pagesperso/nardetto/PlaneteBleue.htm (). Édifiant !