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"Notre poison quotidien - Comment l'industrie chimique empoisonne notre assiette" par Marie-Monique Robin
Vidéo # 2439 en Français () insérée le Jeudi 10 Février 2011 à 1h 27m 19s dans la catégorie "OGM, Produits Chimiques, Agriculture, et Alimentation"
Durée : 01 hr 54 min 59 sec
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Cette vidéo est le dernier film de la merveilleuse réalisatrice-investigratrice Marie-Monique Robin (l'une des rares journalistes à parler droit, à ne pas faire de compromission avec les puissants, et à faire correctement son métier) sur la problématique épouvantable des produits chimiques dans notre alimentation.
Synopsis :
Cette enquête explore la manière dont sont évalués et réglementés les produits chimiques, qui entrent en contact avec notre alimentation (pesticides, additifs et plastiques alimentaires) et le lien potentiel entre l'exposition à ces substances et certaines maladies chroniques, comme les cancers, les maladies neurodégénératives, comme le syndrome parkinsonien, les troubles de la reproduction (stérilité), le diabète et l'obésité...
En effet, plus de 100 000 molécules chimiques ont envahi l'alimentation depuis une cinquantaine d'années.
Aussi, comment sont évalués et réglementés les produits chimiques, les pesticides, les additifs et plastiques alimentaires ?
Existe-t-il un lien entre l'exposition à ces substances et l'augmentation des maladies dans les pays occidentaux, telles que le cancer, les maladies auto-immunes, les maladies neurologiques, les troubles de la reproduction ou le diabète ?
La réalisatrice, déjà auteur d'un documentaire engagé sur la firme d'OGM Monsanto, «Le Monde selon Monsanto» en 2008, conclut que l'origine de ces maladies est avant tout environnementale.
Source : Mixing personnel depuis différentes sources Internet.
Pourquoi cette enquête ?
Alors que je travaillais sur le passé et le présent peu glorieux de Monsanto et que je découvrais comment depuis sa création au début du XXème siècle la firme n'a cessé de cacher la haute toxicité de ses produits, je me suis posé trois questions:
- Est-ce que le comportement de Monsanto constitue une exception dans l'histoire industrielle?
- Comment sont réglementés les 100 000 molécules chimiques qui ont envahi notre environnement depuis la fin de la seconde guere mondiale?
- Y-a-t il un lien entre l'exposition à ces produits chimiques et "l'épidémie de maladies chroniques évitables" que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a constatée surtout dans les pays dits "développés" ( les termes que j'ai mis entre guillemets sont ceux utilisés par l'OMS)?
Consciente que le champ d'investigation était très vaste, j'ai décidé de ne m'intéresser qu'aux seuls produits chimiques qui entrent en contact avec notre chaîne alimentaire du champ du paysan (pesticides) à l'assiette du consommateur (additifs et plastiques alimentaires).
Avant d'entreprendre mon nouveau tour du monde, j'ai réalisé un long travail de recherche préparatoire qui a consisté à lire de nombreux livres (une centaine, essentiellement anglophones), rapports, études scientifiques et j'ai rencontré des experts (toxicologues, biologistes, représentants des agences de réglementation) , soit directement lors de rendez-vous personnels ou lors de colloques spécialisés. J'ai aussi consulté les archives d'organisations internationales comme l'OMS ou le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui dépend de la première.
Source : http://robin.blog.arte.tv/2010/12/29/notre-poison-quotidien-le-15-mars-sur-arte/ ().
À gauche : Marie-Monique Robin effectue des recherches au service de
documentation de l'OMS - À droite : en discussion avec un témoin de son
film.
Notre poison quotidien: pourquoi ce titre ?
Comme promis, je voudrais expliquer comment le titre de mon livre et film Notre poison quotidien a été choisi.
Au cœur de ma nouvelle enquête , il y a une question fondamentale : comment les produits chimiques qui contaminent notre chaîne alimentaire sont-ils testés, évalués, puis réglementés ?
Pour pouvoir répondre à cette question, qui concerne exclusivement les pesticides, les additifs et plastiques alimentaires (et donc pas les autres polluants environnementaux, comme les radiations nucléaires ou les ondes magnétiques), je me suis intéressée à l’histoire des produits concernés.
C’est ainsi que j’ai découvert que les « produits phytosanitaires », selon le terme euphémisant utilisé par l’industrie et les pouvoirs publics, sont des dérivés des gaz de combat mis au point par un chimiste allemand du nom de Fritz Haber pendant la première guerre mondiale.
Ses travaux sur les gaz chlorés ont ouvert la voie à la production industrielle d’insecticides de synthèse, dont le plus célèbre est le DTT, qui fait partie de la vaste famille des organochlorés. Suivront les organophosphorés, dont le développement dans l’entre-deux guerres est directement lié à la recherche sur de nouveaux gaz de combat, qui finalement ne seront jamais utilisés à des fins militaires., mais seront recyclés dans l’agriculture chimique.
Comme le souligne un film institutionnel du ministère de la santé américain du début des années 1960, que j’ai utilisé dans mon film, les pesticides sont bel et bien des « poisons », car ils ont été conçus pour tuer. La grande famille des pesticides est d’ailleurs identifiable par le suffixe commun « - cide », - du latin caedo, cadere , « tuer » - car d’après leur étymologie, les pesticides sont des tueurs de « pestes », du latin « pestis » qui désigne des fléaux ou calamités : les adventices, ou « mauvaises herbes » (herbicides), les insectes (insecticides), les champignons (fongicides), les escargots et autres limaces (mollusticides), les vers (nématicides), les rongeurs (rodenticides), ou les corbeaux (corvicides).
C’est précisément parce qu’ils sont hautement toxiques et nocifs pour la santé de ceux qui y sont exposés (les agriculteurs, mais aussi les consommateurs) que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Food and Agriculture Organization (FAO) ont inventé un système qui permet d’évaluer la toxicité des pesticides (mais aussi des additifs et plastiques alimentaires-), dont le pilier s’appelle la « Dose Journalière Acceptable » (DJA). Certains emploient l'expression "Dose journalière admissible" mais je préfère utiliser celle qu'a proposée René Truhaut, un toxicologue français, considéré comme le "père de la DJA", dans les (rares) articles qu'il a consacrés à son "invention".
Ce concept, dont j’ai reconstitué l’origine grâce à mes recherches dans les archives de l’OMS , à Genève (voir photos ci-dessous) désigne « la quantité de substance chimique que l’on peut ingérer quotidiennement et pendant toute une vie sans qu’il n’y ait d’effet sur la santé ».
En termes clairs : c’est la quantité de poison que nous sommes censés pouvoir ingérer quotidiennement, car si ladite substance n’était pas un poison, il n’y aurait pas besoin d’inventer une DJA!
Voilà pourquoi , avec ARTE et La Découverte, j’ai décidé d’appeler mon film et livre Notre poison quotidien, car je montre comment notre nourriture est quotidiennement contaminée par de petites quantités de poisons divers et variés.
Le titre est aussi un clin d’œil à la référence des Évangiles que tout le monde connaît
: "Notre pain quotidien".
Source : http://robin.blog.arte.tv/2011/01/07/notre-poison-quotidien-pourquoi-ce-titre/
Marie-Monique Robin devant le siège de l'OMS.
Le commentaire de la réalisatrice :
Dans cette enquête de deux ans, je me suis attachée à comprendre comment fonctionne la réglementation des poisons chimiques qui contaminent nos aliments: pesticides, additifs et emballages alimentaires. Je dis bien "poisons" et "contaminent", car si ces substances ne présentaient pas de "risques" pour la santé humaine, nous n'aurions pas besoin de réglementer leur usage.
D'ailleurs, depuis que ces produits ont envahi la chaîne alimentaire il y a un demi siècle, les pays dits "développés" ont créé des agences, dont la mission est d'"évaluer le risque" et d'émettre des recommandations aux "gestionnaires du risque" que sont les politiques et les autorités publiques.
Les agences de réglementation sont notamment chargées de fixer la Dose Journalière Acceptable (encore appelée "Dose Journalière Admissible", mais je préfère utiliser le terme utilisé par son inventeur, René Truhaut)) - la DJA - qui désigne la dose de poison que nous sommes censés pouvoir ingérer quotidiennement sans tomber malades.
J'ai passé beaucoup de temps à tenter de reconstituer la genèse de la DJA, qui s'est avéré une "boîte noire", pour reprendre l'expression du philosophe et sociologique Bruno Latour. Dans son passionnant ouvrage La science en action , celui-ci explique comment une découverte originale – comme la double hélice de l’ADN ou l’ordinateur Eclipse M V/8000 - , qui est le fruit d’un long processus de recherche expérimentale et théorique, devient un « objet stable froid » ou un « fait établi » , dont plus personne – y compris les scientifiques qui s’en servent comme d’un outil - n’est en mesure de comprendre les « rouages internes » ni de « défaire les liens innombrables » qui ont présidé à sa création. De manière similaire, le principe de la dose journalière acceptable auquel les toxicologues et les gestionnaires du risque chimique font sans cesse référence est devenu une « connaissance tacite profondément encapsulée » dans la « pratique silencieuse de la science » qui « aurait pu être connue depuis des siècles ou donnée par Dieu dans les Dix commandements » tant son histoire se perd dans la nuit des temps.
« Le problème, m'a expliqué Erik Millstone, professeur de "Science Policy" à l'Université de Brighton, c’est que la DJA est une boîte noire très différente de celles que Bruno Latour prend pour exemples. En effet, si la double hélice de l’ADN est une réalité scientifique établie sur laquelle se sont appuyés d’autres chercheurs pour faire progresser la connaissance, par exemple, sur le génome humain, il est toujours possible, pour qui en a la capacité et le temps, de reconstituer les multiples étapes qui ont conduit Jim Watson et Francis Crick à faire cette découverte. Mais pour la DJA, il n’y a rien de semblable, car elle est le résultat d’une décision arbitraire érigée en concept pseudo-scientifique pour couvrir les industriels et protéger les politiciens qui ont besoin de se cacher derrière des experts pour justifier leur action. La dose journalière acceptable est un artefact indispensable pour ceux qui ont décidé qu’on avait le droit d’utiliser des produits chimiques toxiques y compris dans le processus de la production agro-alimentaire.
À dire vrai, j'aurais bien aimé qu'il en fût autrement car cela m'aurait rassurée. Mais mon enquête prouve effectivement que la DJA est un outil arbitraire et approximatif qui, dans bien des cas, est totalément inopérant, et donc incapable de nous protéger contre les "risques chimiques".
Pour mon film et livre, j'ai rencontré 17 représentants des agences de réglementation et des autorités publiques en charge de l'évaluation ou de la gestion du risque chimique.
Je communique ici leur identité dans l'ordre d'apparition du documentaire. Certains d'entre eux sont dans la bande annonce."
Source : http://robin.blog.arte.tv/category/notre-poison-quotidien/ ().
Quelques éléments à connaître pour mieux comprendre la problématique des produits chimiques dans l'alimentation :
Cette vidéo n'a pas encore été évaluée mais s'annonce déjà comme de tout premier ordre.
Nota Bene 1 : sur le même sujet, voyez impérativement aussi de Marie-Monique Robin "Le monde selon Monsanto" un remarquable documentaire visible aussi sur ce site, [ici].
Nota Bene 2 : étant donné la qualité des oeuvres de Marie-Monique Robin, je vous invite plus que fortement à visionner sur ce site ses vidéos en cliquant [ici].
Nota Bene 3 : ce documentaire ne doit pas être confondu avec "Notre pain quotidien", une vidéo également visible sur ce site, [ici].
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