Cette vidéo est un documentaire de la série "Manipulations, une histoire française" en 6 épisodes, réalisée par Jean-Robert Viallet ayant pour thème l'affaire Clearstream.

À propos de la série :

Les affaires d’État n’ont qu’un intérêt : mettre à nu les mécanismes du pouvoir. Clearstream est de celles-là. La série, présentée par Fabrice ­d’Almeida dans La Case du siècle, est le fruit d’une longue enquête. Construite comme un thriller, elle propose une plongée dans le monde fermé de la grande finance, au centre du lobby militaro-industriel, au cœur du pouvoir exécutif ou dans le secret de la magistrature. Là où d’ordinaire seuls sont admis les puissants…

Le combat de deux monstres politiques. C’est ainsi que l’affaire Clearstream a jusqu’alors été racontée. Elle est bien plus que cela. C’est une certaine histoire de France, celle du dernier quart de siècle. L’histoire d’une France au temps de la mondialisation des capitaux, de l’émergence d’une Europe de la défense, de la violence des luttes de pouvoir et des relations dangereuses entre politiques et vendeurs d’armes. Une certaine histoire de France dans laquelle un homme, Imad Lahoud, a su jouer des fragilités du système pour pénétrer un à un chaque cercle de pouvoir et déclencher une impensable affaire d’État qui lève le voile sur les zones grises de la République.

Christophe Nick, Jean-Robert Viallet, Pierre Péan et Vanessa Ratignier.

Réalisée par Jean-Robert Viallet — prix Albert-Londres en 2010 pour la série La Mise à mort du travail —, cette série documentaire en six volets met en scène les journalistes Pierre Péan et Vanessa Ratignier. Pendant de longs mois, ils ont enquêté, analysé, recoupé et rencontré les principaux et nombreux protagonistes. Aujourd’hui, leur travail éclaire d’un jour nouveau une affaire ténébreuse et montre la vraie nature des enjeux et la violence des relations qui se tissent entre les quelques hommes et femmes qui sont aux commandes des instruments essentiels de la République.

Source : France 5 ().

Synopsis :

Imad Lahoud, soucieux de préserver son image auprès de la DGSE, manipule Jean-Louis Gergorin en lui démontrant que des mouvements suspects sur le titre Lagardère ont bien eu lieu dans les semaines précédant la mort du capitaine d'industrie. Comment ? Grâce aux listings Clearstream. Ceux-ci laissent apparaître le nom d'Alain Gomez.

Mais voilà qu'au fil des jours d'autres noms surgissent, comme celui d'Andrew Wang, l'intermédiaire de Thomson dans le contrat des frégates de Taïwan.

Un contrat de seize milliards de francs dont la signature a nécessité la mise en place d'un système de corruption impliquant les dirigeants communistes chinois, les militaires taïwanais et le pouvoir politique français.

Source : mixing personnel depuis différentes sources Internet.

La critique :

Il faudrait l'écrire à chaque épisode, le propos de Jean-Robert Viallet est à ce point construit et réfléchi qu'il rend intelligibles des histoires qui le sont aussi peu que l'affaire Clearstream ou les mécanismes de commissions et rétrocommissions dans les contrats d'exportation. Dans ce quatrième volet, le réalisateur ne lâche pas son fil rouge, la deuxième affaire Clearstream. Son principal instigateur, Imad Lahoud, a beau être confondu par la DGSE, il continue à tisser son incroyable entreprise de manipulation. Il y a dans cet homme un art de l'affabulation qui confine au génie et donne ici lieu à une scène fascinante où, poussé dans le retranchement de ses mensonges par Vanessa Ratignier, Imad Lahoud ose cette réplique vertigineuse : « Vous savez, je pense qu'on va la refaire. » Comme si les mensonges d'une prise effaçaient ceux de la précédente.

Au-delà des développements de l'affaire Clearstream, ce qui intéresse encore Jean-Robert Viallet, c'est le fond du tableau et, ce qui apparaît à ce stade de l'histoire, c'est la manière dont, à la fin des années 1990, le financement de la vie politique française va basculer dans un nouveau degré de sophistication avec l'épisode des frégates de Taïwan. Dans cette affaire, la corruption a atteint des niveaux records, les rétrocommissions ont fait leur apparition et plusieurs hommes sont morts pour avoir voulu en dévoiler les dessous. Le documentaire en restitue tous les aspects de manière limpide et nous rappelle en creux la nécessité de lutter férocement contre la corruption qui, au-delà des hommes, gangrène la démocratie elle-même.

Source : Télérama ().

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