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Cette rubrique a été mise à jour le 11 janvier 2015 Il est important de s'informer car un homme
ignorant est en danger. "L'ignorance est la mère
de toutes les erreurs." Samaël Aun Weor Pour être capable d'exercer son sens
critique, il est important d'être le mieux informé possible... et la
connaissance est une source de trésors inépuisables ! "La bataille contre
l’ignorance se gagne tous les jours et elle finit par ouvrir sur des
perspectives insoupçonnées." Dalaï Lama Aussi, je vous propose une petite revue de
presse sur différents sujets d'actualité et d'intérêts. Si vous avez des commentaires ou des News à
partager, n'hésitez pas à me contacter (voir plus bas dans la page) pour m'en
faire part. Bonne lecture !
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La tête d’un ver décapité repousse… avec sa mémoire
News # 1010 insérée le 03 août 2013 dans la catégorie Biologie
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Visant à fabriquer de nouveaux organes pour
remplacer ceux qui se révèlent défectueux, la médecine régénératrice est un
domaine en pleine expansion. Un domaine qui pose aussi des questions inattendues
lorsqu'il touche au cerveau : pour les personnes souffrant d'une maladie
neurodégénérative comme la maladie d'Alzheimer,
qu'arrivera-t-il aux souvenirs stockés depuis l'enfance lorsqu'on repeuplera le
cerveau avec des neurones tout neufs issus de cellules souches ? Les
informations seront-elles perdues comme des archives brûlées ou bien
parviendront-elles à être conservées grâce à une sorte de mémoire dynamique en
constant remodelage ?
La réponse à ces questions fascinantes pourrait
bien venir de... vers. Plus précisément des planaires, des vers plats d'eau
douce qu'affectionnent les biologistes pour plusieurs raisons. Tout d'abord
parce que ces organismes, malgré leur aspect rudimentaire, ont avec nous plus de
points communs qu'on pourrait l'imaginer : les planaires sont dotées d'un
cerveau centralisé, avec une transmission synaptique et une gamme de
neurotransmetteurs que l'on retrouve chez les vertébrés. Ensuite, elles peuvent
percevoir assez finement leur environnement. Certes leurs yeux sont assez peu
perfectionnés mais ces animaux sont également sensibles aux variations
chimiques, aux vibrations, aux champs électrique et magnétique. Enfin – et c'est
le point que les scientifiques préfèrent chez les planaires –,
ces invertébrés sont capables, grâce à de formidables
cellules souches, les néoblastes, de se régénérer entièrement, y compris à
partir d'une toute petite portion de leur corps. Ainsi,
quand leur tête a été amputée, elle repousse en quelques jours. On commence à voir où les chercheurs veulent en
venir car qui dit tête, dit cerveau et mémoire. Dans une étude publiée le 2
juillet par le Journal of Experimental Biology (JEB), une équipe de l'université
Tufts (Massachusetts) a voulu tester de manière radicale la dynamique du
souvenir : une fois que sa tête a repoussé, la planaire
décapitée se rappelle-t-elle quelque chose de sa vie d'avant ? La
question peut sembler insolite mais elle a déjà été posée il y a plus d'un
demi-siècle, en 1959, par un chercheur nommé James McConnell, qui y avait
répondu par l'affirmative. Sa découverte avait, on s'en doute, suscité beaucoup
d'effervescence dans le monde de la biologie et, au cours des années 1960, de
nombreuses équipes avaient travaillé sur le sujet, sans toujours parvenir à
reproduire le résultat de McConnell. Faute d'un protocole suffisamment robuste,
cette voie de recherche avait par la suite été abandonnée. Toute la difficulté
tient dans le fait que l'on doit prouver que la planaire se souvient de ce
qu'elle savait avant qu'on lui coupe la tête. La
meilleure manière de s'en assurer consisterait à lui apprendre quelque chose.
Mais autant il est aisé d'enseigner à des humains, autant cela devient compliqué
avec un ver... C'est ce tour de force qui est décrit dans
l'article du JEB. Ses auteurs ont mis au point des plateformes expérimentales
pour entraîner les planaires et tester leur mémoire. Pendant que des groupes
témoins vivaient leur vie dans de classiques boîtes de Petri, rondes et
entièrement en plastique, plusieurs dizaines d'individus étaient placés dans de
petites "arènes" dodécagonales, au sol rugueux et aux parois mélangeant le
plastique et le métal. L'idée consistait à leur faire reconnaître cet
environnement particulier et à leur apprendre à y trouver de la nourriture, sous
forme de minuscules morceaux de foie de bœuf (les planaires sont carnivores).
Alors que ces vers préfèrent d'ordinaire rester sur les parois des récipients et
évitent la lumière, ils devaient apprendre à vaincre
ces réticences pour manger car la nourriture était placée au milieu de la boîte
et éclairée de manière assez vive par une diode électroluminescente.
Avec un tel protocole, les chercheurs s'assuraient que le comportement de ces
animaux résultait bien d'une décision prise par le cerveau et qu'il ne
s'agissait pas d'un quelconque réflexe. Au bout d'une dizaine de jours
d'entraînement, les planaires habituées aux "arènes" trouvaient beaucoup plus
vite leur pitance que celles qui ne connaissaient pas cet environnement. Ensuite les chercheurs ont laissé leurs bestioles
tranquilles pendant deux semaines, puis les ont testées de nouveau, avec succès.
Pourquoi deux semaines ? Parce que c'est le temps qu'il faut à la tête d'une
planaire pour repousser. Si l'on veut tester sa mémoire après une décapitation,
il faut en effet déjà être certain que l'animal est capable de garder un
souvenir ! Comme c'était le cas, on est entré dans le vif du sujet. Les têtes
ont été coupées de manière à ce que plus un milligramme de cerveau ne subsiste.
Une fois que la repousse a été complète, les vers sont retournés dans l'"arène".
Lors de la première séance, les résultats ont été "décevants" dans le sens où
les planaires qui y avaient auparavant séjourné réussissaient le test à peine
mieux que celles qui n'avaient jamais fréquenté cet environnement. Mais dès le
test suivant, le niveau de leurs performances est remonté à celui qu'il était
avant la décapitation. Une fois rafraîchie, la mémoire
leur était revenue ! Le résultat est extraordinaire en ce sens qu'il
défie le sens commun. Comment les souvenirs ont-ils pu être sauvegardés lors de
la décapitation ? Ainsi que le résume Michael Levin, un des auteurs de cette
étude, "nous n'avons pas la réponse à cette question. Ce dont nous apportons
la preuve, c'est que, de manière remarquable, la
mémoire semble être conservée en dehors du cerveau." L'article
évoque l'idée que le savoir né de l'entraînement a réussi à "s'imprimer"
dans les néoblastes, ces cellules souches à partir desquelles l'animal va
recréer la partie amputée... et notamment les neurones du cerveau.
Un peu comme si le cerveau tout neuf démarrait à partir
d'un disque de sauvegarde. Comme bien souvent en science, la découverte
apporte plus de questions que de réponses et elle est encourageante dans la
perspective de la régénération des neurones à partir de cellules souches. Ceci
dit, je ne peux m'empêcher de trouver que ce résultat résonne de manière étrange
avec un autre de mes récents billets, celui où je parlais de ce médecin italien
prêt à greffer des têtes humaines sur le corps d'un donneur. A la lumière de ce
qui précède, qui dit que ce corps ne conservera pas la mémoire de qui il était
autrefois et que ses souvenirs n'entreront pas en conflit avec ceux de la tête ? Source : Le Monde du 11 juillet 2013 (http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/07/11/la-tete-ver-repousse-memoire-maladies-neurodegeneratives/#xtor=RSS-32280322)
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