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Bonne lecture !

Ce mardi 20 août est une journée noire pour notre planète. Aujourd'hui s'épuisent les ressources naturelles que la Terre peut produire en un an. L'humanité entre donc en période de "dette écologique", ou "jour du dépassement planétaire", selon l'organisation non gouvernementale Global Footprint Network, créatrice du concept d'empreinte écologique.

À l'image de la recherche de l'équilibre budgétaire de nos États, l'ONG fait la comptabilité de l'offre et la demande des ressources naturelles, comme nos gouvernements et nos banques nationales font la comptabilité de leurs revenus et de leurs dépenses. Et cette année, le 20 août marque le moment où nous avons consommé toutes les ressources dont nous disposions pour l'année, selon ces calculs. Nous allons donc symboliquement vivre à crédit pendant les 133 jours qui nous séparent du 1er janvier 2014. Pendant toute cette période, les ressources naturelles qui seront exploitées aggraveront la situation environnementale de la planète.

En 1993, "le jour du dépassement" est tombé le 21 octobre. Il y a dix ans, le 22 septembre. Et cette année, la date fatidique tombe 38 jours plus tôt qu'en 2011. L'humanité vivrait au-dessus de ses moyens depuis les années 1970, et les chiffres témoignent d'une accélération importante du mécanisme de dégradation de notre environnement. Le fondateur de GFN, Mathis Wackernagel, souligne "un déficit écologique qui se creuse de manière exponentielle depuis cinquante ans". Selon l'organisation, il nous faudrait actuellement une planète et demie pour tenir toute l'année et deux planètes d'ici moins de 30 ans.

En plus de cette comptabilité à l'échelle planétaire, les experts de Global Footprint étudient en détail ce surmenage écologique : qu'est-ce qui coûte plus cher à notre environnement ? Quels sont les pays les plus énergivores ? On apprend donc que plus de la moitié du déficit est lié aux rejets de dioxyde de carbone et à l'incapacité de notre écosystème à les absorber, le reste revenant à l'exploitation des milieux naturels. De plus, sur 149 pays observés, 60 sont responsables de la "dette".

Un bilan de la biocapacité de chaque pays et leur consommation énergétique réelle nous révèle que le Qatar a fini par dépasser le Koweït et les Émirats arabes unis, avec la plus grosse empreinte écologique du monde. Si nous devions tous vivre comme les Qataris, 6,6 planètes seraient nécessaires. Soit beaucoup plus que si nous étions tous Américains, ce qui nécessiterait 4 planètes. Plus étonnant, le Danemark devance l'oncle Sam d'une courte tête. Les Français, quant à eux, consomment "les ressources disponibles de 1,6 France".

Source : Le Point du 20 août 2013 (http://www.lepoint.fr/science/a-partir-d-aujourd-hui-notre-planete-vit-a-credit-20-08-2013-1715634_25.php)

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