Demain, mangera-t-on écologique ou moléculaire ?  

  News # 31 insérée le 15 novembre 2009 dans la catégorie Santé  

La question du contenu des assiettes intéresse de plus en plus les scientifiques. Certains d'entre eux, réunis chaque année pour Les rencontres de Millançay, se battent pour un mode de vie plus écologique. L'édition 2008 de ces rencontres a porté sur l'importance du lien médecine/environnement. Les discussions ont concerné aussi bien les OGM que la maladie de la vache folle, le jeûne que l'alimentation biologique ainsi que de nombreux autres sujets. Un livre, écrit par tous ceux qui y ont participé, retrace les principaux thèmes abordés.

Dans la postface, David Servan-Schreiber insiste sur la nécessité de manger moins de viande. "30 % des terres arables sont cultivées pour nourrir le bétail et c'est une des principales causes de déforestation, écrit-il. Les gaz à effet de serre émis par le bétail contribuent plus au réchauffement climatique que l'industrie du transport réunie."
Actuellement, nous mangeons en moyenne 250 grammes de viande par jour, alors que le Fonds mondial de la recherche contre le cancer estime que la consommation ne devrait pas dépasser 500 grammes par semaine. Le célèbre professeur de psychiatrie rappelle aussi les résultats d'une étude publiée en janvier 2008 dans le New York Times : "Si les Américains réduisaient de 20 % leur consommation de viande, cela équivaudrait au fait que toutes les voitures du continent soient devenues hybrides..."

Jörg Zipprick met, lui, en garde contre la cuisine moléculaire. Certains chefs nous font manger de la colle pour papier peint, de la poudre d'extincteur et du mascara, n'hésite pas à dénoncer dans un livre-choc ce journaliste gastronomique allemand. "Bien meilleur marché que les produits naturels (viande, poissons, légumes), les alginates, gluconates de calcium, carraghénates et méthylcelluloses sont fréquemment utilisés", dénonce-t-il. Et pourtant, ils sont susceptibles d'avoir des effets nocifs sur la santé s'ils sont mal dosés. Cet auteur explique ce qui se cache derrière les effets visuels spectaculaires et les méli-mélo de goûts et de textures servis dans certains très grands restaurants. Des dessous bien peu appétissants...