La revue de presse de YellowGirl

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Cette rubrique a été mise à jour le 11 janvier 2015


Il est important de s'informer car un homme ignorant est en danger.

"L'ignorance est la mère de toutes les erreurs." Samaël Aun Weor

Pour être capable d'exercer son sens critique, il est important d'être le mieux informé possible... et la connaissance est une source de trésors inépuisables !

"La bataille contre l’ignorance se gagne tous les jours et elle finit par ouvrir sur des perspectives insoupçonnées." Dalaï Lama

Aussi, je vous propose une petite revue de presse sur différents sujets d'actualité et d'intérêts.

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Bonne lecture !


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  Le CGIAR impliqué dans l’accaparement des terres au niveau mondial  

  News # 329 insérée le 22 juin 2010 dans la catégorie Biologie  



Il était quasiment inévitable que les instances internationales de la recherche agricole se retrouvent dans la mêlée actuelle aux côtés des gouvernements et des investisseurs privés qui cherchent des terres pour assurer une production alimentaire à l’étranger. Après tout, voila où arrive en ce moment une bonne partie de l’argent affecté à la "sécurité alimentaire" : une foule de nouveaux projets destinés à acquérir et mettre en exploitation d’immenses étendues de terres pour une production agricole à l’étranger. GRAIN a identifié plus d’une centaine de transactions de ce type, la plupart d’entre elles déclenchées par les crises alimentaire et financière de la fin de l’année dernière.

Six mois plus tard, l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) a estimé que, effectivement, 15 à 20 millions d’hectares, essentiellement en Afrique et en Asie, ont récemment été loués, achetés ou font l’objet de négociations pour une production alimentaire destinée à d’autres pays. La Banque mondiale a entrepris sur cette question une grande étude, qui bénéficie de l’appui de la Banque puisqu’elle encourage le développement de la privatisation et des agro-industries au Sud, et qui devrait être finalisée d’ici la fin de cette année. L’accaparement des terres est même devenu cette année un sujet récurrent dans la plupart des débats officiels sur les politiques de sécurité alimentaire dans les plus hautes instances politiques, que ce soit la réunion des dirigeants du G8, l'Union africaine ou l'Assemblée générale des Nations Unies.

Des dizaines de milliards de dollars ont été mobilisés jusqu’à présent, sur le papier pour la plus grande partie, pour transformer ces transactions sur les terres en nouvelles plantations productives. C’est de l’argent frais qui se répand par ci par là dans un monde en proie à une famine croissante. Il n’est pas douteux, donc, que les instituts de recherche qui développent de nouveaux types de semences, de machines agricoles ou de technologies d’irrigation dans le cadre de missions humanitaires, vont vouloir une part du gâteau. Mais peuvent-ils se le permettre ? L’IFPRI, l’une des 16 structures de recherche financées par le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR) de la Banque mondiale, a fait bruyamment savoir en avril dernier qu’il redoutait que ces opérations d’accaparement de terres puissent se retourner contre leurs protagonistes et qu’il essayait de promouvoir un certain nombre de principes qui en feraient des accords "gagnant-gagnant". Toutefois, l’encre de cet appel à la prudence n’était pas encore sèche que l'Institut international de recherche sur le riz (IRRI), un centre du même groupement, commençait déjà à s’aventurer dans les eaux troubles de l’accaparement des terres.

IRRI et Arabie Saoudite :

  • Un document interne, récemment mis en ligne sur le site web de l’IRRI, révèle que l’Institut a conseillé l’Arabie saoudite dans le contexte de sa stratégie d’acquisition de terres agricoles à l’étranger pour sa propre production alimentaire. Cette information apparaît dans le compte rendu d’une réunion de mars 2009 à Riyad entre le Dr Robert Zeigler, le directeur général de l’IRRI, et des représentants officiels du gouvernement et du secteur privé saoudiens. L’IRRI, dont le siège est aux Philippines, est souvent considéré comme le premier institut de recherche rizicole du monde. L’Arabie saoudite est le troisième importateur mondial de riz, et une bonne partie de ses projets agricoles à l’étranger gravitent autour de cette céréale de base. Pour les Saoudiens, les enjeux sont considérables. La facture des importations alimentaires du pays devrait atteindre 15 milliards de dollars cette année, en hausse de 25% par rapport à 2008.
  • Les notes sur ces discussions, prises par l’IRRI et initialement mises en ligne sur son site web, révèlent que l’IRRI a rencontré et conseillé le gouvernement d’Arabie saoudite et des sociétés saoudiennes sur les pays où investir pour produire du riz. Elles indiquent également que les deux parties ont travaillé sur une proposition visant à formaliser le rôle de l’IRRI dans le développement et la mise en œuvre des projets du royaume saoudien en matière de riziculture à l’étranger.
  • "Le conseil de Bob [Zeigler] a été d’investir dans des pays à faible densité de population et qui ont des bonnes ressources et un climat propice à la production rizicole. Parmi les pays potentiels mentionnés au cours de la réunion figuraient l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte. Bob a également ajouté la Tanzanie, le Mozambique, le Mali et le Sud du Brésil", selon les notes de la réunion dans les bureaux du Dr Ahmed M. Al-Sadha.

IRRI et Foras :

  • L’IRRI a également eu une réunion avec Foras International Investment Company, une autre entreprise qu’il avait déjà rencontrée à une autre occasion aux Philippines. Selon le compte rendu de la réunion établi par l’IRRI, Foras a informé le centre du CGIAR de son achat de 500 000 ha de terres agricoles au Sénégal et de 200 000 ha de terres agricoles au Mali pour la production de riz. Les représentants de l’IRRI ont alors conseillé Foras sur son projet et discuté de la participation de l’IRRI. Les représentants de Foras et les gouvernements concernés n’ont pas encore à ce jour reconnu publiquement ce transfert de terres, qui aurait évidemment des répercussions politiques dans les pays concernés.
  • Foras est une filiale récemment créée de la Chambre islamique du commerce et de l’industrie, financée par la Banque islamique de développement, le gouvernement saoudien et des investisseurs privés. Sa mission est de développer les investissements dans les pays islamiques et elle joue un rôle particulièrement actif dans le soutien aux objectifs des pays du Golfe en matière de production de denrées alimentaires à l’étranger. Reuters a récemment rapporté que Foras gère un projet, intitulé "7x7", qui, sur une période de 7 ans, prévoit la production de 7 millions de tonnes de riz sur 700 000 hectares de terres, principalement au Sénégal et au Mali. La Mauritanie, l’Ouganda, le Soudan et le Niger ont été évoqués parmi les pays ciblés. Foras a commencé un projet pilote dans une exploitation rizicole de 2 000 ha en Mauritanie en 2008, supervisé par une équipe de consultants de l’université thaïlandaise de Kasetsart.
  • Dans son compte rendu des discussions avec la Banque islamique de développement, l’IRRI note que le "modèle Foras" offre de "bonnes opportunités" de collaboration avec l’IRRI.
  • Ce soi-disant "modèle Foras" semble aller de pair avec l’acquisition massive de terres de rizières dans des pays africains, la réhabilitation de systèmes d’irrigation existants et une agriculture mécanisée à grande échelle, principalement pour une exportation vers les pays du Golfe. Une dépêche Reuters du 3 août 2009 rapporte que des représentants de Foras ont seulement déclaré qu’ils "cherchaient" des terres dans 3 ou 4 pays, et ont refusé de préciser le type de titre de propriété qui serait acquis pour ces terres.
  • Les notes de l’IRRI sur sa réunion avec Foras, néanmoins, indiquent que Foras a déjà acheté des centaines de milliers d’hectares de terres. "Le projet a déjà permis l’acquisition de 200 000 ha au Mali, 500 000 ha au Sénégal et 10 000 acres au Soudan, et toutes ces terres seront aménagées pour la production de riz", indiquent les notes.

Des agriculteurs expulsés

  • Même si elle n’est pas surprenante, la participation de l’IRRI au projet très controversé du Royaume saoudien d’externalisation de sa production alimentaire est très dérangeante, tout particulièrement compte tenu du rôle privilégié de l’IRRI dans la définition des programmes de recherche et développement pour les politiques agricoles dans beaucoup des pays qui sont la cible de l’Arabie saoudite dans ses efforts d’acquisition de terres agricoles. Elle révèle un autre conflit d’intérêt pour une institution déjà enlisée dans les controverses du fait de ses liens étroits avec des sociétés semencières multinationales, comme Monsanto et Syngenta. Et elle est embarrassante pour le CGIAR, qui pourrait donner l’impression de jouer une stratégie de "bon flic – mauvais flic" dans la situation actuelle d’accaparement des terres qui, après tout, représente la mobilisation d’un financement nouveau non négligeable en réponse à la crise alimentaire mondiale.
  • La Coalition paysanne d’Asie a déjà réagi à l’annonce de la participation de l’IRRI à l’initiative saoudienne et a accusé avec colère l’Institut d’expulser des riziculteurs dans la mesure où ces projets leur volent leurs terres. De son côté, en Afrique, la Confédération nationale des organisations paysannes du Mali, qui fait partie du mouvement paysan international Via Campesina, est engagée dans une lutte difficile contre un projet similaire, dans le cadre duquel un fonds souverain libyen est en train de prendre possession de 100 000 ha dans la zone Office du Niger pour cultiver du riz. Au niveau régional, le Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l'Afrique de l'Ouest (ROPPA) a également protesté vivement contre les accaparements de terres par des étrangers dans la région.

Source : Mondialisation.ca du 8 octobre 2009 (http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15594)





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