Le riz contaminé à l'arsenic  

  News # 4 insérée le 28 octobre 2009 dans la catégorie Biologie  

On trouve l'arsenic naturellement dans les roches (il est généralement associé avec du soufre ou des minéraux riches en fer), où il ne représente aucune menace pour les eaux souterraines. Mais l'arsenic peut être libéré sous forme minérale dans les eaux souterraines grâce à des processus géochimiques ou biologiques.
L'OMS (Organisation mondiale de la santé), l’EPA (Envrionmental Protection Agency), Santé Canada, la France (en 2003) ou encore l’Union Européenne ont fixé la limite de concentration maximum de l’arsenic dans l’eau à 0,01 mg/L tandis que le règlement sur la qualité de l’eau potable du Québec datant de 2001 fixe la limite à 0,025 mg/L et le Bangladesh et l’Inde fixent la limite à 0,05 mg/L. Cette question touche les populations du monde entier. L'exposition chronique à l'arsenic a été liée à des lésions cutanées et à l'augmentation du risque de plusieurs cancers.
Madeline Gotkowitz, hydrogéologue au Wisconsin Geological and Natural History Survey explique : "C'est étonnant le nombre de personnes dans le monde qui sont touchées par des niveaux toxiques de l'arsenic (...) Il y a des milliers et des milliers de personnes qui tombent malades d'avoir leur eau de boisson contaminée par l'arsenic."
L'agriculture et les cultures n'échappent pas à ce problème (du fait de l'irrigation par de l'eau contaminée) et particulièrement le riz qui est une source potentiellement importante d'exposition humaine à l'arsenic, en particulier dans les populations où l'alimentation repose sur le riz. L'arsenic dans le riz est une grande préoccupation, car il s'accumule avec des concentrations beaucoup plus élevées par rapport à d'autres céréales de base.
En utilisant les données mondiales de l'arsenic, les chercheurs ont classé le riz en 2 types, l'un où les formes prédominantes de l'arsenic sont organiques et l'autre, les formes les plus toxiques, inorganiques. Ils ont constaté que, le riz en provenance des États-Unis contient une large mesure d'arsenic organique, qui est moins facilement absorbé par l'organisme et est excrété plus rapidement que l'arsenic inorganique.  En revanche, en Asie et en Europe, le riz est davantage contaminé par l'arsenic inorganique.
L'étude suggère que l'élevage de nouvelles variétés de riz qui convertissent l'arsenic inorganique en arsenic organique serait "une importante stratégie de réduction des risques, surtout pour les pays comme le Bangladesh et l'Inde avec de l'arsenic environnements contaminés et des taux élevés de consommation de riz."