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Cette rubrique a été mise à jour le 11 janvier 2015 Il est important de s'informer car un homme
ignorant est en danger. "L'ignorance est la mère
de toutes les erreurs." Samaël Aun Weor Pour être capable d'exercer son sens
critique, il est important d'être le mieux informé possible... et la
connaissance est une source de trésors inépuisables ! "La bataille contre
l’ignorance se gagne tous les jours et elle finit par ouvrir sur des
perspectives insoupçonnées." Dalaï Lama Aussi, je vous propose une petite revue de
presse sur différents sujets d'actualité et d'intérêts. Si vous avez des commentaires ou des News à
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faire part. Bonne lecture !
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L'exil sans fin des réfugiés somaliens de Dadaab
News # 665 insérée le 17 avril 2011 dans la catégorie Humanitaire
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Alors que les combats ont redoublé en Somalie,
des milliers de civils fuient vers Dadaab, le plus grand camp de réfugiés au
monde, dans le nord-est du Kenya. Visage rond voilé de noir, Ifrah a le regard
perdu. Elle parle d’une voix atone. À 18 ans, elle a fui Mogadiscio, les combats
incessants, la loi d’airain des shebabs, les islamistes radicaux somaliens.
Seule. "Un commandant shebab voulait m’épouser. Je ne l’avais jamais vu. Mais
refuser, c’était la mort. C’est arrivé à une de mes voisines en octobre, ils
l’ont tuée. Alors, je suis partie." Dès l’aube, la file d’attente serpente dans le
désert. Nourrisson au sein, enfants à la main, ce sont surtout des femmes qui
patientent, drapées dans leurs voiles bigarrés. La poussière marque les traits,
tirés par l’épuisement et la faim. Des centaines de
réfugiés, presque tous somaliens, affluent chaque jour au camp de Dadaab, terre
brûlante au milieu de nulle part, parsemée d’épineux et de rares
acacias. L’exil s’est accentué
ces dernières semaines avec la vaste offensive des forces gouvernementales en
Somalie. Appuyé par des milices et les soldats de l’Amisom (la force
de l’Union africaine), le gouvernement provisoire est parvenu à reprendre des
pans entiers de Mogadiscio, sa capitale, ainsi que plusieurs bastions des
shebabs le long de la frontière kényane. "Jamais les combats n’ont été aussi violents à
Mogadiscio. Les tirs étaient permanents", témoigne Mohamed Ali Dini, 42 ans,
les yeux rougis par la fatigue. Resté pour protéger sa maison des pillards après
avoir mis sa famille à l’abri, il a fini par fuir, lui aussi. Des passeurs lui
ont fait franchir la frontière. Un trajet en camion, puis 20 km à pied. "Ceux
qui parlaient étaient frappés, nous n’avons rien eu à manger." Pour endiguer l’afflux, le Kenya a officiellement
fermé sa frontière avec la Somalie en 2007. En vain. Impossible de surveiller
800 km de frontière face à des passeurs organisés. D’autant que nombre de
policiers se laissent volontiers corrompre. Plus de 25 000 réfugiés sont passés
depuis le début de l’année. "Dadaab, on n’en voit
pas la fin", soupire une responsable du Haut-Commissariat pour les réfugiés
(HCR). Vingt ans que cela dure. Créé en 1991, après la chute du
dictateur Siad Barré en Somalie, cet ensemble de trois
camps conçu pour abriter 90 000 réfugiés en accueille désormais 330 000.
Du jamais-vu. Saturé depuis plusieurs années, aujourd’hui il explose. Les premiers réfugiés ont reçu un petit lopin et
de quoi bâtir une maison de terre. Rien de tel aujourd’hui. "Depuis août
2008, nous n’avons plus de parcelles à attribuer aux nouveaux arrivants. Ils
s’installent avec des proches ou des membres de leur clan, s’ils en ont dans le
camp, ou à côté, dans des abris de fortune ou des tentes du HCR." Abdi Mohamed Abdirahman a dressé sa hutte en
lisière de Dagahaley, l’un des trois camps de Dadaab. Quelques branches tordues
couvertes d’une bâche de plastique et de tissus dépareillés. Il vient d’arriver
avec femme et enfants, fuyant les combats mais aussi une sécheresse
dévastatrice. Son fragile abri est à des centaines de mètres du point d’eau le
plus proche et des latrines. À la première pluie, il sera emporté. Il faut
surveiller les enfants, car "la nuit, les hyènes rôdent autour des tentes". Ils sont 15 000 aujourd’hui à vivre dans ces
conditions précaires et leur nombre augmente chaque jour. "Inacceptable",
juge le HCR, qui réclame depuis des années d’autres terrains.
Un nouveau camp était sur le point d’ouvrir ses portes fin
2010. Approvisionnement en eau, écoles, tout était prêt ou presque. Neuf
millions d’euros investis. Mais le gouvernement kényan a tout bloqué.
Et les négociations s’éternisent. "Notre crainte, c’est que certains de ces
réfugiés soient des terroristes et qu’ils exportent la violence au Kenya",
justifie Harun Komen, le représentant du gouvernement à Dadaab. Un argument
sécuritaire "compréhensible mais exagéré pour des raisons politiques",
estime le patron du HCR à Dadaab, Richard Acland, tout en reconnaissant que
"des extrémistes shebabs viennent parfois dans le camp pour se reposer ou
recruter des combattants". Gouvernement kényan et HCR se voient confrontés
au même casse-tête : comment gérer une urgence qui n’en
finit pas ? Arrivés avec la certitude d’un retour rapide au pays, des milliers
de réfugiés vivent toujours à Dadaab, vingt ans après. Beaucoup y
sont nés, s’y sont mariés. Et rares sont ceux qui
espèrent encore un retour en Somalie. La zone des camps s’est
muée en ville, avec ses marchés, ses gargotes, ses boutiques de téléphones
mobiles. Mais des rations alimentaires aux soins médicaux, les
réfugiés y dépendent entièrement de l’aide internationale, dispensée par la
vingtaine d’organisations non gouvernementales présentes. Il n’y a pas assez
d’écoles pour les enfants ni de travail pour les adultes.
La terre est trop aride pour être cultivée.
Mais ce qui fait surtout défaut à Dadaab, c’est l’espoir. "Quand je suis arrivé, j’avais 3 ans,
maintenant j’en ai 23. Du monde, je ne connais que ce camp. Je suis démoralisé",
confie Ali, rencontré dans le petit centre Internet d’une ONG.
En tant que réfugié, il n’a pas le droit de circuler au
Kenya, à moins d’une autorisation spéciale dispensée au compte-gouttes. Sa seule fenêtre sur le monde, c’est Internet.
Son seul espoir, l’Amérique. Alors, des heures durant, il dialogue sur Facebook
avec son ami d’enfance Suleiman, parti vivre aux États-Unis avec toute sa
famille. "Il est heureux, là-bas. Il travaille." Chaque année, 8 000 réfugiés de Dadaab trouvent
asile à l’étranger, surtout aux États-Unis. Un chiffre équivalent au nombre de
personnes qui arrivent chaque mois au camp, relève Richard Acland.
"Il ne faut pas oublier la Somalie", a
exhorté récemment Valerie Amos, secrétaire générale adjointe de l’ONU aux
affaires humanitaires. Source : La Croix du 14 avril 2011
(http://www.la-croix.com/L-exil-sans-fin-des-refugies-somaliens-de-Dadaab/article/2462657/4077)
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