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Cette rubrique a été mise à jour le 11 janvier 2015 Il est important de s'informer car un homme
ignorant est en danger. "L'ignorance est la mère
de toutes les erreurs." Samaël Aun Weor Pour être capable d'exercer son sens
critique, il est important d'être le mieux informé possible... et la
connaissance est une source de trésors inépuisables ! "La bataille contre
l’ignorance se gagne tous les jours et elle finit par ouvrir sur des
perspectives insoupçonnées." Dalaï Lama Aussi, je vous propose une petite revue de
presse sur différents sujets d'actualité et d'intérêts. Si vous avez des commentaires ou des News à
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faire part. Bonne lecture !
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Que se passe-t-il au Soudan du Sud ?
News # 758 insérée le 05 février 2012 dans la catégorie Humanitaire
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Les violences interethniques s’intensifient au
Soudan du Sud alors que le gouvernement impuissant doit faire face à de
nombreuses sources d’instabilité. Explications. Quelques mois après l’indépendance du Soudan du
Sud, le 193e pays des Nations Unies est en proie à de nombreuses violences
ethniques dans l’état de Jonglei, à l’est du pays. Ces affrontements laissent
planer le spectre de la guerre civile. Face à cette crise les ONG sont
désemparées. La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (Minuss), mise en
place à la veille de l’indépendance du 9 juillet 2011, peine à faire face à
cette violence malgré sa présence militaire dans les zones touchées. Elle
appelle le gouvernement à agir au plus vite. 1. Que se passe-t-il dans
l’état de Jonglei ? Œil pour œil, dents pour dents. Les ethnies Murle,
Lou Nuer et Dinka du Soudan du Sud, ont fait leur ce dicton sanglant, en
attaquant tour à tour les villages des uns et des autres dans l’état de Jonglei.
Il s'agit de l’une des régions les plus affectées par
deux décennies d’une guerre civile contre le Nord qui s’est achevée
par un accord de paix en 2005. Fin décembre 2011, c'est l'étincelle. Près de
8 000 jeunes hommes armés de la tribu Lou Nuer ont attaqué le village Murle de
Pibor, provoquant la mort de plusieurs milliers de
personnes et la fuite de milliers d’autres, selon les autorités du
comté. Les représailles Murle ne se sont pas faites attendre les semaines
suivantes, et cette série de vendetta n'en finit pas. Vraisemblablement,
ces affrontements sont liés à des litiges pour l’accès à
l’eau ou aux pâturages pour le bétail. Ces conflits ne datent pas d’hier. Les
différentes ethnies, des groupes hétérogènes qui peuplent aussi l’Éthiopie
voisine, ont été prises entre les feux de la guerre civile. Beaucoup accusent le
Soudan présidé par Omar el-Bechir, (sous le coup d’un mandat d’arrêt
international pour crime contre l’humanité au Darfour) de tenter
d’instrumentaliser ces tensions pour semer le trouble au Soudan du Sud. 2. Quelle est la
situation humanitaire ? "Notre survie dépend de la nourriture que l’on
nous apporte. Jusqu’ici nous nous sommes nourris de fruits sauvages", a
expliqué une femme de la tribu Murle qui a fui les violences avec son mari et
son bébé. Le couple a raconté à l’Irin, l’agence de presse de l’ONU, qu’ils
avaient perdu leur cheptel de 500 têtes de bétail. Comme eux,
au moins 20 000 personnes auraient fui la région de
Pibor précipitamment, sans eau ni nourriture, selon l’ONU qui a
cartographié la crise humanitaire. Parfois blessés, ces réfugiés se cachent dans
la brousse, loin de toute aide humanitaire. La Minuss a indiqué qu’au
moins 120 000 personnes au total pourraient être affectées par ces violences.
Selon le Programme alimentaire mondiale, 90 000
Sud-soudanais vont avoir besoin de nourriture immédiatement. De quoi
empirer la situation d’un pays où, d’après le département de l’ONU pour la
coordination des affaires humanitaires (OCHA),
l’urgence alimentaire concernerait déjà plus de 3 millions de personnes. Le travail des ONG est rendu difficile par les
attaques et les pillages. Présent dans l'état de Jonglei depuis 2005, Médecins
sans Frontières (MSF) indique que trois centres médicaux ont été pris pour cible
par des groupes armés en 2011. L’un d’entre eux a d’ailleurs été saccagé pendant
l’attaque de Pibor, fin décembre : "Ces trois installations médicales sont
les seuls centres de santé disponibles pour les quelque 160 000 personnes du
district de Pibor, l’autre établissement médical le plus proche se trouvant à
plus de 100 km", a expliqué l’ONG. Parmi les 156 personnes qui travaillent
actuellement pour MSF, un employé a trouvé la mort et 25 autres sont toujours
introuvables. Selon une employée de MSF sur place, il
n'y a que très peu d'ONG internationales dans la zone de Jonglei.
Elle cite l'organisation italienne Intersos à Pibor et des partenaires de Save
the Children, mais ne voit guère d'autres groupes implantés. Désemparée face à cette situation et malgré
l’aide de 800 soldats du gouvernement et de 400 Casques bleus déployés à Pibor,
la Minuss a demandé au gouvernement de Juba de réagir au plus vite :
"davantage de forces gouvernementales sont nécessaires immédiatement dans les
zones clés, ainsi que pour patrouiller dans les zones tampons entre les
communautés pour réduire les tensions. (…) La Minuss est très préoccupée par la
dégradation de la situation humanitaire et exhorte une nouvelle fois la
communauté internationale à répondre aux besoins humanitaires de manière
généreuse et rapide", a déclaré Hilde F. Johnson, la représentante spéciale
du Secrétaire générale de l’Onu au Soudan du Sud, le 19 janvier. 3. Que fait le gouvernement
sud-soudanais ? Le gouvernement du Soudan du Sud présidé par
Salva Kiir (Mouvement populaire pour la libération du Soudan, SPLM) a déclaré
l’état de Jonglei "zone sinistrée" et annoncé le déploiement
supplémentaire de 3 000 soldats, en particulier dans les zones Murle. Pour Roland Marchal, chercheur au CNRS
spécialiste du Soudan, le gouvernement est "incapable" de gérer la
situation. Il explique cet échec du pouvoir : "le parti au pouvoir, le SPLM,
est un parti sans cadre. L’État est constitué d’une armée et de seulement
quelques dizaines de fonctionnaires. Il n’y a donc pas vraiment d’élite
politico-administrative capable de gérer un pays. Les
élites sud-soudanaises, souvent ethnicisées, se divisent pour des rivalités de
pouvoir". En effet, le débat politique national est surtout
centré sur les accusations de corruption du gouvernement par le parti
d’opposition, le Mouvement ou Armée démocratique du Soudan du Sud (SSDM ou SSDA).
Ce dernier accuse aussi le président appartenant à l’éthnie Dinka, de favoriser
sa tribu aux dépends des autres. De plus, l’attention du gouvernement de Juba
est surtout focalisée sur les enjeux des ressources en pétrole qui font l’objet
de négociations avec Khartoum. 4. Pourquoi le Soudan du Sud
est-il instable ? Ce tout nouvel état est aussi déstabilisé par les
conflits qui explosent aux frontières. Les tensions entre Juba et Khartoum se
sont accrues au sujet de la région frontalière d’Abyei riche en pétrole et
revendiquée par les deux camps. Une équation complexe puisque
le Soudan du Sud détenteur de plus de 75% des réserves de
pétrole des deux Soudans réunis doit tout de même passer par les oléoducs du
Nord pour conduire l’hydrocarbure vers l’Égypte. Le 20 janvier, Juba a même annoncé qu’il allait
interrompre sa production de pétrole, tant que les deux parties n’auront pas
réglé leurs différends. Ce point de non-retour inquiète beaucoup l’ONU. Lors du
sommet de l’Union Africaine à Addid Abeba, en Ethiopie, un responsable de l’ONU
a déclaré que la "situation au Soudan et au Soudan du Sud a atteint un point
critique, elle est devenue une menace majeure pour la paix et la sécurité à
travers la région". L’instabilité provient aussi d’une rébellion des
Soudanais de la branche nordiste du Mouvement populaire de libération du Soudan,
dans la région du Blue Nile et du Sud-Kordofan. Ces soulèvements ont été
violemment réprimés par l’armée d’Omar el-Bechir (surtout dans le Blue Nile),
provoquant l’exil de près de 80 000 personnes au Soudan
du Sud et 33 000 en Éthiopie, selon l'OCHA. Pour tous ces conflits, chacun accuse l’autre de
soutenir une rébellion sur son sol. Juba accuse notamment Khartoum d’armer les
ethnies de l’état de Jonglei pour provoquer un bain de sang, et ainsi prouver
l’instabilité du Soudan du Sud afin de prendre l’ascendant sur les négociations. Au delà des conflits géopolitiques entre les deux
états, le manque d’unité d’un pays qui ne s’est construit qu’en opposition au
Nord empêche d’en faire une "nation". Comme l’explique Roland Marchal,
"les Sud-soudanais ont partagé l’hostilité contre le Nord, mais il n’y a pas
d’unité. Il s’agit d’un pays aux régions et populations hétérogènes. Les hommes
politiques doivent créer cette unité, en avouant leurs responsabilités dans ces
années de violence". Mais le temps de la réconciliation est loin d’avoir
sonné. Dans ce pays qui a vécu plus de deux décennies
de guerre avec le Nord, l’escalade actuelle de la violence laisse présager un
retour de la guerre civile.
Source : Youphil du 3 février 2012 (http://www.youphil.com/fr/article/04856-soudan-sud-jonglei-bechir-darfour?ypcli=ano)
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