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Cette rubrique a été mise à jour le 11 janvier 2015 Il est important de s'informer car un homme
ignorant est en danger. "L'ignorance est la mère
de toutes les erreurs." Samaël Aun Weor Pour être capable d'exercer son sens
critique, il est important d'être le mieux informé possible... et la
connaissance est une source de trésors inépuisables ! "La bataille contre
l’ignorance se gagne tous les jours et elle finit par ouvrir sur des
perspectives insoupçonnées." Dalaï Lama Aussi, je vous propose une petite revue de
presse sur différents sujets d'actualité et d'intérêts. Si vous avez des commentaires ou des News à
partager, n'hésitez pas à me contacter (voir plus bas dans la page) pour m'en
faire part. Bonne lecture !
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Informatique : ils recrutent des autistes pour être plus compétitifs
News # 919 insérée le 09 juin 2013 dans la catégorie Informatique
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Le 21 mai, l’entreprise multinationale
d’informatique SAP a publié sur son site un communiqué intitulé "SAP va
travailler avec Specialisterne pour l’emploi des autistes". Le leader mondial sur le
marché de logiciels d’entreprise annonce ainsi qu’il va employer des autistes
pour tester des logiciels, programmer, et vérifier la qualité de ses produits.
Il s’agit, dit le communiqué, "d’œuvrer pour un monde meilleur" et
"d’améliorer la vie des gens", mais pas seulement. SAP voit aussi un
"avantage compétitif potentiel" dans les "talents uniques des personnes
autistes". Après une première expérience au sein de ses
laboratoires indiens, SAP a déjà embauché six autistes et annonce son nouvel
objectif : à terme, la part de personnes atteintes d’autisme représentera 1% de
son personnel. Une capacité de concentration
hors normes SAP n’est pas la première société à découvrir
l’intérêt d’embaucher des autistes. La société
allemande Auticon par exemple ne recrute que des personnes touchées par le
syndrome d’Asperger – un type d’autisme particulier – pour tester des logiciels. Tilman Höffken, son porte-parole, explique :
"Ils ont une capacité très particulière à se concentrer sur quelque chose. Ils
ont une disposition unique pour trouver des erreurs dans du code de
programmation par exemple." L’entreprise allemande, créée il y a un an et
demi, se développe rapidement. Elle compte 22 salariés dans trois villes
différentes, et entend doubler ses effectifs. Parmi ses clients elle compte
Vodaphone, le géant de la téléphonie, ou la grande banque Bayern Bank. Des autistes dits de "haut
niveau" L’autisme est un trouble du développement
neurologique qui affecte les aptitudes à la communication, aux interactions
sociales. Mais les formes d’autisme sont très diverses, et l’on parle volontiers
du "spectre autistique" pour décrire des troubles d’ampleur et de nature très
variées. Environ 30% des autistes
n’ont pas de retard mental. Ces autistes dits "de haut niveau" peuvent avoir des
capacités cognitives très développées. Le personnage de Raymond
Babbitt, incarné par Dustin Hoffman dans le film Rain Man de 1988, en est sans
doute l’illustration la plus célèbre. Dans ce film, Raymond Babbitt affiche une
attention aux détails et une mémoire extraordinaires, mais aussi un comportement
répétitif qui se retrouve chez beaucoup d’autistes. Bien que les cas comparables
à celui de Raymond Babbitt restent très rares, beaucoup d’autistes "de haut
niveau" ont des connaissances et capacités de concentration très importantes. 0100101001101111011000...
Cherchez l’erreur Pour mener son opération de recrutement
d’autistes au sein de ses structures dans le monde entier, SAP s’appuie sur
Specialisterne, première entreprise au monde à s’être spécialisée dans ce
créneau. Celle-ci met en valeur les compétences uniques de
ses salariés, comme en témoigne ce slogan précédé d’une longue série binaire de
0 et de 1 : f "Si vous pouvez voir l’erreur, alors vous
n’avez pas besoin de nous." Specialisterne a été créée par le danois Thorkil
Sonne, en 2003, afin d’offrir des emplois à des personnes comme son fils,
autiste, et de faire valoir leurs capacités extraordinaires. Aujourd’hui,
l’ex-start-up est implantée dans cinq pays et
ambitionne de faire embaucher un million de personnes autistes dans le monde. Ses salariés autistes travaillent souvent comme
consultants pour le compte d’entreprises clientes. Ils assurent une grande série
de tâches, de la saisie de données au développement des algorithmes des
logiciels. C’est une entreprise presque comme une autre,
m’explique Steen Thygesen, PDG de l’entreprise, au téléphone : "Si vous venez
nous rendre visite, vous verrez que nos bureaux sont tout à fait ordinaires.
Nous avons fait quelques adaptations au niveau de la lumière et de l’acoustique,
pour pallier l’hypersensibilité de nos salariés." Quelles sont les compétences minimum requises ? "Se déplacer pour venir travailler, être
capable de se concentrer sur une tâche spécifique." Préparation en amont et
coaching Si les particularités de l’espace de travail chez
Specialisterne ne sont pas détectables, elles recèlent la clé de l’insertion
professionnelle des personnes ayant des troubles autistiques. Il s’agit de prévenir ce qui peut leur poser
problème, et qui a toujours un lien avec le relationnel : la communication avec
autrui. L’entreprise a développé un ensemble de
connaissances et de bonnes pratiques pour les amener à déployer le mieux
possible leurs compétences. "Il faut apprendre à interagir avec des
salariés autistes, savoir les soutenir, les comprendre. Nous faisons attention à
leurs besoins spécifiques." Specialisterne n’envoie pas ses consultants
travailler chez des clients sans préparation, comme l’explique Steen Thygesen :
"Nous commençons par sonder le terrain et regarder comment est organisé le
travail habituel du lieu de travail. Ensuite nous informons les chefs de projets
et les collègues sur l’autisme." Le consultant autiste peut toujours compter sur
le soutien d’un "coach", qui peut intervenir en cas de besoin. Cela fait aussi partie de la boîte à outils de
l’entreprise allemande Auticon. Tilmar Höffken en donne un exemple : "La
première fois qu’un de nos consultants est arrivé sur son nouveau lieu de
travail, chez un client, il est resté devant l’accueil très longtemps : il avait
des difficultés à s’adresser au réceptionniste. Si on ne sait pas qu’il s’agit
d’une personne avec un syndrome d’Asperger, on peut trouver la situation très
bizarre, voire inquiétante. On a réglé ce petit problème en lui rédigeant une
lettre qu’il montre à l’accueil à chaque fois qu’il doit entrer dans le
bâtiment." Les entreprises françaises ont
peur Pour Steen Thygesen, de Specialisterne, la
demande d’experts autistes ne fait que s’accroître : "Nos expériences en Inde
nous ont montré que la productivité augmente dans les
équipes où l’on a des salariés autistes. L’expérience du côté des
autres collègues est extraordinaire : ils nous racontent qu’ils voient désormais
le monde sous un angle différent." Si le recrutement de personnes autistes a du
succès dans des pays comme l’Inde, le Danemark et l’Allemagne, le monde de
l’entreprise française semble beaucoup plus réticent. C’est du moins ce que
constate Alain Monot, vice-président de l’association Autisme 13 Arco Iris, la
seule initiative française comparable à Specialisterne ou Auticon : "En
paroles, les entreprises se montrent très positives quant à l’insertion
professionnelle des personnes handicapées. Mais quand on les met au pied du mur,
elles partent à reculons !" « De peur de les inquiéter » Cette association de parents d’enfants autistes
de Marseille travaille pour persuader les entreprises d’embaucher des jeunes
atteints du syndrome d’Asperger, syndrome caractérisé par l’absence de retard
cognitif ou du langage. En 2009, Alain Monot, ingénieur de profession, et
d’autres parents ont créé une nouvelle activité commerciale au sein de
l’association, afin de fournir des services informatiques à des entreprises. Ces services étant assurés par trois jeunes
hommes Asperger ayant fait des études scientifiques. Alain Monot, aujourd’hui à
la retraite, raconte : "Pour plusieurs d’entre nous, l’informatique, c’était
notre métier. On connaissait le domaine. On a commencé par aller chercher des
clients. Puis on a fait des analyses de ce qu’ils cherchaient comme services." Sans préciser aux clients que les prestataires
étaient autistes, "de peur de les inquiéter". "Les clients s’en sont rendu compte au bout
d’un moment." Aujourd’hui, deux de ces trois jeunes sont
salariés en entreprises. "On leur a donné les premières marches pour se
lancer dans le monde du travail." "C’est le mot “autiste” qui
pose problème" L’association Arco-iris examine à présent la
possibilité de créer une entreprise solidaire dans le but d’augmenter les
chances d’embauche des jeunes Asperger. Mais Alain Monot déplore les réticences
des employeurs, qu’il attribue à une ignorance totale sur la question de
l’autisme : "Malgré tous nos efforts, nous n’arrivons pas à les convaincre." Une impression que partage David Heurtevent, 34
ans, détenteur de trois diplômes de l’enseignement supérieur et Asperger :
"C’est vraiment le mot “autiste” qui pose problème." Après plusieurs essais pour lui trouver un poste,
le directeur du Cap emploi de sa région – un organisme spécialisé dans
l’insertion professionnelle des personnes handicapées – lui a donné rendez-vous
dans son bureau. "Il m’a dit : “On va faire une petite
expérience. Je vais téléphoner à un employeur et tu verras comment ça se passe.”
Après avoir montré beaucoup d’intérêt pour le profil d’un travailleur handicapé
bac+5, l’employeur a changé d’avis lorsque l’autisme a été évoqué." Un salarié autiste pris pour
un espion Le parcours de David ressemble celui de beaucoup
de personnes Asperger : il n’a jamais eu de longue expérience professionnelle. Celles qu’il a eues se sont souvent terminées par
des échecs, faute de sensibilisation du côté des collègues. Au cours d’une
expérience dans le service public, ses collègues l’ont soupçonné d’être un
espion de la direction parce qu’il ne parlait pas lors des pauses cafés. "Ça
a été très dur à vivre", explique-t-il. En France, il existe très peu de statistiques sur
les autistes : il est difficile de savoir combien d’entre eux ont des emplois
ordinaires en France. Par ailleurs, une grande majorité de personnes autistes ne
sont même pas diagnostiquées. On estime qu’un
nouveau-né sur 150 est atteint par un trouble autistique, ce qui porterait le
nombre d’autistes en France à environ 440 000. Or, seuls 30% des enfants et 10%
des adultes sont diagnostiqués. David Heurtevent a lui-même découvert
qu’il avait le syndrome d’Asperger à l’âge de 25 ans, suite à l’échec de son
premier emploi. Il venait d’obtenir son diplôme d’ingénieur agricole. Faute de diagnostic, les autistes ne jouissent
souvent d’aucun suivi ou soutien, que ce soit dans l’éducation ou dans le monde
du travail. Danielle Langloys, présidente de l’organisation
Autisme France, est afffligée : "La France est la honte du monde occidental,
elle a 40 ans de retard par rapport aux pays anglo-saxons ou scandinaves.
L’insertion des personnes autistes n’a jamais été pensée." D’après elle, ces problèmes d’insertion se posent
très tôt, au moment de la scolarisation. Source : Rue89 du 7 juin 2013 (http://www.rue89.com/2013/06/07/informatique-ils-recrutent-autistes-etre-plus-competitifs-242863)
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